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Mauritanie : la pression monte pour des sanctions contre la junte

AFP, le 7 octobre 2008


NOUAKCHOTT - Les partis opposés au coup d'Etat du 6 août en Mauritanie ainsi que plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme ont fait monter la pression lundi, en exigeant des "sanctions immédiates" à l'encontre de la junte au pouvoir.

Dans le même temps, une délégation de la junte était attendue à Addis Abeba pour des entretiens avec des responsables de l'Union africaine, quelques heures seulement avant l'expiration lundi à minuit de l'ultimatum de l'UA en vue d'un "retour à l'ordre constitutionnel".

"Nous réclamons l'application immédiate de sanctions contre la junte, conformément à l'ultimatum posé par l'UA car les militaires n'entendent pas quitter le pouvoir", a déclaré à l'AFP le responsable des relations extérieures du Front national de défense de la démocratie (FNDD) Mohamed Ould Mouloud.

Selon lui, les putschistes "se sont engagés dans l'escalade de la répression contre toute opposition politique".

Dimanche, des policiers anti-émeutes ont en effet réprimé à Nouakchott de petites manifestations de partisans du président renversé demandant le retour au pouvoir de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, premier chef d'Etat démocratiquement élu depuis l'indépendance du pays en 1960.

Lundi soir, les dirigeants du Front se sont réunis avec deux des enfants du président renversé et de nombreux militants pour discuter de la situation.

Omar Ould Yali, président en exercice du Front, a lancé un avertissement à l'encontre des putschistes : "nous les mettons en garde de ne pas mettre le feu à la Mauritanie".

Il a également demandé "à tous les policiers et les militaires de ne pas accepter d'être instrumentalisés pour réprimer les manifestations".

Le Front a également maintenu la pression, en annonçant une marche de six centrales syndicales mardi à 16h00 (locales et GMT) à Nouakchott, bravant une nouvelle fois l'interdiction de toutes manifestations décidée par la junte.

Les organisations de défense des droits de l'Homme ont de leur côté haussé le ton lundi.

La Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) et son organisation membre en Mauritanie, l'Association mauritanienne des droits de l'Homme (AMDH), ont appelé la junte à "libérer immédiatement et sans condition le président élu et à rétablir le pouvoir constitutionnel".

Elles "demandent à l'Union africaine, l'Organisation internationale de la Francophonie(OIF), l'Union européenne, et l'Organisation des Nations unies à prendre des sanctions ciblées à l'encontre des généraux de la junte et des individus qui les soutiennent".

Le projet de "rectification politique" de la junte est "dans l'impasse", a pour sa part déclaré la Rencontre africaine des droits de l'Homme (Raddho), une ONG dont le siège est à Dakar, qui encourage l'Union africaine (UA) à appliquer "fermement" des sanctions.

L'organisation "soutient et encourage l'Union africaine à appliquer fermement les sanctions les plus appropriés pour amener le général Mohamed Ould Abdel Aziz (chef de la junte) à libérer le président démocratiquement élu et à restaurer l'ordre constitutionnel".

Le 22 septembre, le Conseil de paix et de sécurité de l'organisation continentale avait exigé le rétablissement du président Abdallahi dans ses fonctions, le 6 octobre "au plus tard".

L'UA avait également évoqué "les risques de sanctions et d'isolement" encourus par les putschistes s'ils ne satisfaisaient pas à cette "exigence".

En cas d'échec des pourparlers avec l'UA, les sanctions envisagées pourraient prendre la forme d'interdictions individuelles de voyager ou de gel des avoirs financiers à l'étranger des putschistes et de leurs soutiens.

Un porte-parole de parlementaires pro-putsch, Sidi Mohamed Ould Maham, interrogé par l'AFP, a relativisé lundi la portée de l'ultimatum, en estimant que "ce style" de pression "ne fait peur à personne" et "n'a jamais réglé aucun problème".

De son côté, la junte a gardé le silence toute la journée de lundi

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Échauffourées entre policiers et manifestants anti-putsch

AFP, le 7 octobre 2008

Des échauffourées ont éclaté à Nouakchott entre des policiers anti-émeute et des partisans du président mauritanien Sidi Ould Cheikh Abdallahi, renversé par un coup d'État le 6 août. Les policiers ont dispersé à coups de gaz lacrymogène et de matraques des sympathisants du président déchu dans le centre de la capitale, dont certains ont riposté en lançant des pierres contre les forces de l'ordre. "A bas Aziz, vive Sidi", ont crié plusieurs partisans de "Sidi" pour protester contre la junte dirigée par le général Mohamed Ould Abdel Aziz. Ces échauffourées ont provoqué un mouvement de panique dans le quartier, plusieurs personnes fuyant les violences. Six centrales syndicales, appelant à "résister à la dictature" militaire en Mauritanie, avaient annoncé qu'elles maintenaient leur appel à manifester mardi à Nouakchott, en dépit de l'interdiction de toutes manifestations par la junte. Mais en fin d'après-midi, elles ont subitement changé de stratégie. "Il n'est pas possible de placer le pays dans un état d'exception sans raison", avait expliqué à l'AFP le secrétaire-général de la Confédération libre des travailleurs de Mauritanie, Samory Ould Beye. "Aujourd'hui, nous avions décidé de maintenir notre programme de manifestations mais nous avons changé carrément de formule pour passer d'une marche pacifique à une confrontation", avait-il prévenu. L'Union africaine (UA) a de son côté réitéré sa position sur la crise mauritanienne et demandé le rétablissement du président renversé le 6 août, à l'issue de consultations mardi avec des responsables de la junte mauritanienne à Addis Abeba.

 

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