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Venissieux : 300 Roms évacués d'un bidonville

Par Filtrages (Collectif), le 28 août 2007   
Sur site Rue 89 http://www.rue89.com/2007/08/28/venissieux-300-roms-evacues-dun-bidonville


Après l'expulsion d'un bidonville de plusieurs centaines de Tziganes de Roumanie à Villeurbanne et d'un autre campement à Vaulx-en-Velin, la préfecture du Rhône a décidé de déloger, mardi, 300 Roms d'un terrain de Vénissieux, situé en bordure du périphérique. Dans l'agglomération lyonnaise, le mois d'août aura été celui des expulsions de Roms.

Comme le rappelle André Gachet, responsable de l'Association lyonnaise d'insertion par le logement (Alpil), "l'expulsion d'un bidonville est toujours un acte positif". Les services sociaux prévoient en effet, au moins à court terme, des relogements.

Le camp de Vénissieux a été évacué à 6h dans le calme par des gendarmes mobiles qui ont entouré le camp, organisé autour d'une rue centrale bordée par des baraques de bois rapiécées de taules et de tissus.

Les cabas et les valises étaient amassées sur des caddies de supermarché signalant un départ organisé. La plupart des Roms du bidonville ont été pris en charge. Des solutions d'hébergement ont été trouvées pour les personnes ayant un emploi et pour les familles dont les enfants sont scolarisés.

Mais le contraste est encore saisissant entre Paris et Lyon pour ce qui est de l'accompagnement à moyen et long terme des Roms, devenus citoyens européens depuis le 1er janvier 2007. Des mesures d'insertion sociale et professionnelle sont en effet prises par les pouvoirs publics en région parisienne, où les Roms sont incités à suivre des cours de français, à scolariser leurs enfants et à entreprendre des démarches pour trouver un travail et un logement.

De leur côté, les responsables politiques de l'agglomération lyonnaise peinent à trouver des solutions pour ces Roms.

Jusqu'à présent, à Lyon, ce sont des associations telles que Médecins du Monde, la Ligue des droits de l'homme, ATD-quart monde ou l'Alpil, toutes réunies dans le Collectif Rom, qui accompagnaient ces populations dans leurs efforts d'insertion .

Une conférence d'agglomération, réunissant les maires de la communauté urbaine de Lyon (Grand Lyon), doit néanmoins avoir lieu en septembre pour tenter de trouver des solutions aux bidonvilles itinérants des Roms.

A chaque fois qu'une expulsion a lieu, les Roms errent dans la banlieue de Lyon en quête d'un autre bidonville à grossir, ou d'un lieu pour de nouvelles constructions de fortune. Ainsi, des occupants du bidonville de Villeurbanne expulsés le 1er août sont venus grossir le campement de Vénissieux.

Parmi les Roms expulsés mardi, 120 personnes ont accepté l'aide au retour proposée par la préfecture: 153 euros par adulte et 46 euros par enfant pour rentrer en Roumanie. Le collectif Romeurope , qui milite pour l'accès aux droits fondamentaux des Roms migrants en France, pointe cependant, dans son rapport 2006, que ces expériences d'aide au retour "ont été illusoires et réalisées dans des conditions très discutables, précipitées et souvent dans l'incompréhension des intéressés".

Le campement a été détruit. Quatre autres subsistent encore aux portes de Lyon.


   
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