Archives

Plan du site
Sommaire
Archives

 

Des milliers de civils fuient le camp de Nahr el-Bared



 
  La survie dans les camps de réfugiés du Liban

EuroNews le 22 mai 2007

Le plus vaste camp de réfugiés palestiniens au Liban . Une petite ville de 45 000 habitants, sans infrastructures, surpeuplée . Celui-ci existe depuis 60 ans. Il y en a 12 autres dans le pays. Ici, au Liban les réfugiés palestiniens représentent plus de 10% de la population. Des citoyens de seconde zone, sans droits civils et sociaux.

Selon la définition de l' onu , un réfugié palestinien est une personne qui, suite à la guerre israélo-arabe de 1948 a perdu et sa maison et ses moyens de subsistance. Après la création d'Israel, plus de 900 000 palestiniens ont été jetés sur les routes. Eux, et leurs descendants sont aujourd'hui 4 millions et demi dans le monde, essentiellement dans les territoires et les pays arabes voisins. Le Liban est parsemé de ces camps du nord au sud. Certains sont tout petits comme Mar Elias et ses 1411 résidents, d'autres sont immenses comme Ein Al-Hilweh ou Nahr Al-Bared et ses 31 023 réfugiés.

Au total, on compte près de 400 000 réfugiés au Liban, dont 224 000 qui s'entassent dans ces camps.

En 1982, l'invasion israélienne et le départ forcé de l'OLP du pays marque un tournant pour ces réfugiés. 65% d'entre eux avaient du travail grâce à l'organisation de Yasser Arafat, qui assurait aussi le financement des structures sanitaires et éducatives. Depuis, c'est l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens qui assure pour l'essentiel leur survie et leur éducation. Quelques jours après le départ de l'OLP, l'existence de ces camps va brutalement se rappeller au monde avec le massacre de Sabra et Chatila, deux camps voisins tout prèts de Beyrouth. Entre 700 et 3500 personnes selon les sources y sont assassinées, pour la plupart des civils. Incursion sanglante dans l'actualité dans un contexte de guerre, mais bien vite les camps replongent dans l'oubli et leurs habitants dans un quotidien difficile.

Ainsi, à Ein Al-Hilweh, il n'y a que deux centres médicaux pour près de 600 patients par jour chacun. 9 écoles, sensées accueillir 7500 enfants. Le taux de chômage y atteint 70%. Quelque 70 professions sont interdites aux réfugiés palestiniens dont celles de médecin, d'avocat ou d'architecte. Leur est interdit aussi d'amener des matériaux de construction dans les camps, leurs habitations sont précaires, insalubres voire dangereuses. Une situation appelée à perdurer tant que le problème de réfugiés ne sera pas inclu dans un réglement global du conflit israélo-palestinien

Liban: des milliers de civils fuient le camp de Nahr el-Bared

TRIPOLI, Liban (AP), le 23 mai 2007

L'exode a commencé au camp de Nahr el-Bared. A la faveur d'une trêve, des milliers de réfugiés palestiniens fuyaient mardi soir ce camp, dans le nord du Liban, en agitant des drapeaux blancs et en faisant le récit de maisons détruites et de corps jonchant les rues après trois jours de combats entre les forces libanaises et les militants du groupe radical Fatah al-Islam.

Un départ massif de résidants a débuté après la tombée de la nuit, vers 21h heure locale, à l'occasion d'une accalmie dans les violents affrontements qui opposent depuis dimanche troupes libanaises et militants retranchés dans ce camp de réfugiés palestiniens situé aux portes de Tripoli (nord), ont constaté des journalistes de l'Associated Press présents sur place.

Des responsables humanitaires de l' ONU, présents dans un camp de réfugiés voisin, s'attendaient à voir arriver au cours de la nuit quelque 10.000 réfugiés palestiniens en provenance du camp de Nahr el-Bared. Cet autre camp est situé au sud de Tripoli, à quelques kilomètres de celui de Nahr el-Bared.

Profitant du calme, des milliers d'habitants -hommes, femmes et enfants- s'échappaient par la porte ouest du camp de Nahr el-Bared à pied, en voiture, en camionnette ou en minibus. Beaucoup agitaient des serviettes blanches ou des sacs en plastique blancs, en passant devant les troupes libanaises qui encerclaient le camp.

"L'odeur des cadavres est partout. Il n'y a pas de nourriture, pas d'eau, pas d'électricité et ils nous tiraient dessus", a raconté Dania Mahmoud Kassem, une étudiante de 21 ans vivant dans ce camp situé dans la banlieue nord du port de Tripoli.

Un autre réfugié, Ibrahim Issa Dawoud, a raconté que lui, sa femme et leurs six enfants âgés de trois à 13 ans s'étaient cachés dans une mosquée pendant trois jours en se nourrissant de chips. "Même le cimetière a été bombardé et les squelettes ont été exhumés", a dit cet homme de 42 ans. "Nous pensons que c'était notre dernière chance (de partir) parce qu'ils vont raser le camp."

Depuis le début des combats, 29 soldats libanais et au moins 20 militants du groupe radical Fatah al-Islam ont été tués, mais le nombre de victimes civiles reste inconnu parce que les organisations humanitaires n'ont pas été autorisées à entrer dans le camp. Les réfugiés en fuite faisaient état d'un grand nombre de victimes civiles.

"Il y a eu un massacre. J'en ai été témoin. Dans une seule pièce, il y avait 10 morts. Six obus sont tombés sur nous, les corps étaient réduits en morceaux", a crié un habitant en colère alors qu'il quittait le camp avec d'autres réfugiés lors d'une trêve de courte durée dans l'après-midi.

Mais, cette précédente trêve a été vite rompue, et un convoi d'aide humanitaire de l'ONU a été touché par des tirs de l'armée libanaise lors de la reprise des combats en fin d'après-midi, alors qu'il tentait d'entrer dans le camp pour distribuer de l'aide.

L'armée libanaise semble déterminée à "en finir" avec les extrémistes du Fatah al-Islam retranchés dans ce camp de réfugiés palestiniens. Elle a été autorisée par le gouvernement à intensifier ses opérations.

   

Haut