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La survie dans les camps de réfugiés du Liban EuroNews le 22 mai 2007 Liban: des milliers de civils fuient le camp de Nahr el-Bared TRIPOLI, Liban (AP), le 23 mai 2007 Un départ massif de résidants a débuté après la tombée de la nuit, vers 21h heure locale, à l'occasion d'une accalmie dans les violents affrontements qui opposent depuis dimanche troupes libanaises et militants retranchés dans ce camp de réfugiés palestiniens situé aux portes de Tripoli (nord), ont constaté des journalistes de l'Associated Press présents sur place. Des responsables humanitaires de l' ONU, présents dans un camp de réfugiés voisin, s'attendaient à voir arriver au cours de la nuit quelque 10.000 réfugiés palestiniens en provenance du camp de Nahr el-Bared. Cet autre camp est situé au sud de Tripoli, à quelques kilomètres de celui de Nahr el-Bared. Profitant du calme, des milliers d'habitants -hommes, femmes et enfants- s'échappaient par la porte ouest du camp de Nahr el-Bared à pied, en voiture, en camionnette ou en minibus. Beaucoup agitaient des serviettes blanches ou des sacs en plastique blancs, en passant devant les troupes libanaises qui encerclaient le camp. "L'odeur des cadavres est partout. Il n'y a pas de nourriture, pas d'eau, pas d'électricité et ils nous tiraient dessus", a raconté Dania Mahmoud Kassem, une étudiante de 21 ans vivant dans ce camp situé dans la banlieue nord du port de Tripoli. Un autre réfugié, Ibrahim Issa Dawoud, a raconté que lui, sa femme et leurs six enfants âgés de trois à 13 ans s'étaient cachés dans une mosquée pendant trois jours en se nourrissant de chips. "Même le cimetière a été bombardé et les squelettes ont été exhumés", a dit cet homme de 42 ans. "Nous pensons que c'était notre dernière chance (de partir) parce qu'ils vont raser le camp." Depuis le début des combats, 29 soldats libanais et au moins 20 militants du groupe radical Fatah al-Islam ont été tués, mais le nombre de victimes civiles reste inconnu parce que les organisations humanitaires n'ont pas été autorisées à entrer dans le camp. Les réfugiés en fuite faisaient état d'un grand nombre de victimes civiles. "Il y a eu un massacre. J'en ai été témoin. Dans une seule pièce, il y avait 10 morts. Six obus sont tombés sur nous, les corps étaient réduits en morceaux", a crié un habitant en colère alors qu'il quittait le camp avec d'autres réfugiés lors d'une trêve de courte durée dans l'après-midi. Mais, cette précédente trêve a été vite rompue, et un convoi d'aide humanitaire de l'ONU a été touché par des tirs de l'armée libanaise lors de la reprise des combats en fin d'après-midi, alors qu'il tentait d'entrer dans le camp pour distribuer de l'aide. L'armée libanaise semble déterminée à "en finir" avec les extrémistes du Fatah al-Islam retranchés dans ce camp de réfugiés palestiniens. Elle a été autorisée par le gouvernement à intensifier ses opérations. |
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