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L'aviation turque frappe des positions kurdes en Irak

AP, le 22 décembre 2007

ISTANBUL, Turquie - L'aviation turque a tiré sur des positions présumées des séparatistes kurdes du PKK dans le nord de l'Irak samedi, selon un communiqué diffusé par l'armée sur son site Web. Il s'agit du troisième raid confirmé par les forces turques en moins d'une semaine. L'armée a déclaré qu'elle continuerait ses opérations des deux côtés de la frontière turco-irakienne "quelles que soient les conditions", après les bombardements turcs du 16 décembre contre des bases du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l'Irak, premier bombardement aérien confirmé sur le sol irakien depuis l'invasion par les Etats-Unis en mars 2003. Le raid aérien a duré près d'une demi-heure samedi après-midi, suivi de tirs depuis le côté turc. L'armée n'a pas précisé où les frappes avaient eu lieu, ni à quelle profondeur en territoire irakien les avions étaient entrés. Deux jours après le premier raid aérien, des centaines de soldats turcs sont entrés dans le nord de l'Irak, mais se sont repliés dans la journée. Ankara affirme avoir porté un coup dur aux séparatistes, sans préciser le nombre de victimes. Samedi, l'armée turque, faisant état d'informations des services de renseignement, disait qu'elles étaient des "centaines". Selon le Haut Commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR), plus de 1.800 personnes ont fui de chez eux par crainte de ces attaques. Tant Washington que Bagdad ont exhorté Ankara à éviter toute intervention majeure au Kurdistan irakien, craignant la déstabilisation de ce qui est jusqu'à présent la région la plus calme d'Irak


Bombardements turcs sur des villages irakiens

Article publié le 16 décembre 2007 - RFI

L'aviation turque a bombardé l'Irak, dans la nuit de samedi à dimanche, dans une région proche de la frontière qui sert de base arrière aux rebelles kurdes. L'armée turque a également tiré au canon. Les obus et les bombes ont touché plusieurs ponts lesquels sont nombreux pour relier les villages dans cette zone escarpée. C'est la deuxième fois ce mois-ci que la Turquie se permet d'entrer en territoire irakien pour y déloger les rebelles du PKK.

Les raids aériens turcs, dans la nuit du 16 décembre, ont visé les cibles kurdes dans les régions du Zap, Hakurk, Avasin, ainsi que le massif de Qandil, à la frontière entre l'Irak et la Turquie.

C'est cette fois le quartier général de la rébellion kurde, un ensemble de camps et surtout de grottes dans le nord-est de l'Irak, qui a été bombardé par une vingtaine de chasseurs turcs F16 appuyés par autant d'appareils de ravitaillement. Le mont Quandil est le repaire des chefs du PKK depuis un quart de siècle, dans une zone proche de la frontière iranienne, qui n'est pas sous le contrôle de l'administration kurde locale.

Quelque 2 000 militants y résident en permanence, dont le chef du groupe rebelle, Murat Karayilan. Sur son site internet, l'état-major turc indique avoir bombardé durant trois heures ce massif montagneux, ainsi que les camps de Zap, Avasin et Hakurk.

Les médias turcs rapportent qu'en même temps que se déroulait ce bombardement aérien, l'artillerie placée à la frontière a tiré de longues salves vers le territoire irakien. Des bombardements qui ont repris au petit matin et qui auraient tué une femme, selon l'administration locale kurde irakienne.

C'est donc la deuxième opération aérienne turque contre le PKK en Irak, après une première intervention commando menée le 1 er décembre. Une détermination qui en tout cas est applaudie par l'opposition.


Bombardements turcs sur des villages irakiens dans une zone du PKK

AFP - 16 décembre 2007

SOULEIMANIYAH - L'aviation turque a bombardé dimanche le nord de l' Irak , d'où opèrent des combattants kurdes, mettant de nouveau à exécution les menaces d'intervention de la Turquie chez son voisin pour y éliminer les sanctuaires rebelles.

Sept personnes, cinq combattants et deux civils, ont été tuées par ces frappes effectuées par des chasseurs bombardiers dans la région autonome du Kurdistan irakien (extrême nord-est), aux confins des frontières de la Turquie et de l' Iran , selon un bilan du Parti des travailleurs du Kurdistan ( PKK ) publié sur son site internet.

Les raids ont visé des villages dans le secteur du massif du Qandil, une zone boisée et très escarpée qui sert de repaire aux combattants du PKK, en lutte contre le pouvoir central d'Ankara, selon l'armée turque et les autorités kurdes.

Selon un communiqué de l'armée turque, les raids aériens dans ce massif, mais aussi dans les régions de Zap, Hakurk et Avasin, ont commencé à 01H00 locales (23H00 GMT) pour se terminer peu avant 04H15 (02H15 GMT). L'armée a aussi procédé à des frappes d'artillerie.

Dans un discours retransmis à la télévision, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a estimé "réussie" cette opération et réaffirmé qu'Ankara était prêt à utiliser les moyens diplomatiques, économiques et militaires pour mettre en déroute les rebelles.

"De telles opérations vont se poursuivre si nécessaire", a pour sa part prévenu le vice-Premier ministre turc Cemil Cicek.

Ces raids ont été effectués avec l'aide des Américains, qui ont "fourni des renseignements" et donné la permission de pénétrer dans l'espace aérien irakien, a affirmé le chef de l'état-major des forces armées turques, Yasar Buyukanit.

Plus tôt, la présidence de la région autonome kurde avait, elle, "fermement condamné" cette opération qui "viole la souveraineté irakienne et semble soutenue par les Etats-Unis".

Jabbar Yawa, porte-parole des "peshmergas", les forces de sécurité kurdes, a fait état "de huit avions de combat turcs qui ont bombardé des villages frontaliers, notamment le village de Pashashan".

Les frappes turques ont endommagé plusieurs ponts qui relient les villages dans cette région très difficile d'accès, selon lui.

Le 1er décembre, la Turquie avait mené une première opération limitée visant un groupe de combattants kurdes en territoire irakien. Ankara avait annoncé de "lourdes pertes" dans les rangs du PKK, qui avait démenti cette information.

Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara, Washington et l' Union européenne , a utilisé dans un passé encore récent ses bases en Irak --où sont cantonnés quelque 3.500 combattants-- pour lancer des attaques en Turquie.

Ankara a menacé à plusieurs reprises d'intervenir directement en Irak, si Bagdad n'était pas en mesure d'empêcher les opérations du PKK à partir de cette zone sous le contrôle des autorités régionales kurdes.

Le PKK est une rébellion autonomiste en lutte contre le pouvoir central d'Ankara depuis 1984. Ces années de violences ont fait 37.000 morts.

Le 21 octobre, des rebelles venant du Kurdistan irakien avaient tué 12 soldats turcs lors d'une attaque près de la frontière, et le Parlement turc avait autorisé le gouvernement à mener une intervention militaire en Irak.

Cette perspective avait mobilisé la communauté internationale, notamment les Etats-Unis, alliés de la Turquie et grands soutiens du Kurdistan irakien, qui y voyaient un risque de déstabilisation de la seule région d'Irak relativement épargnée par la violence.

Le gouvernement de Bagdad et les autorités régionales kurdes d'Irak s'étaient alors engagés à prendre des mesures pour limiter les mouvements et la liberté d'action des éléments du PKK installés en Irak.


L'Irak condamne les frappes turques au Kurdistan

AFP - le 17 décembre 2007

BAGDAD (AFP) - Le Parlement et le gouvernement irakiens ont condamné lundi les frappes turques sur le Kurdistan visant des positions de rebelles séparatistes, dénonçant une "violation" de la souveraineté de l' Irak .

"Des avions turcs ont bombardé des villages irakiens dans le Kurdistan (nord de l'Irak), près de la frontière turque, faisant plusieurs victimes civiles innocentes" dimanche avant l'aube, indique le Parlement dans une déclaration.

"Nous condamnons fermement cette violation de la souveraineté de l'Irak et du principe de bon voisinage", poursuit le texte, appelant Ankara "à s'engager dans la voie du dialogue et de la sagesse pour résoudre des questions internes".

De son côté, le chef de la diplomatie irakienne Hoshyar Zebari a, au nom du gouvernement, protesté contre les bombardements des sanctuaires des combattants kurdes turcs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

"Nous comprenons les inquiétudes turques sur la présence du PKK , mais hier il y a eu des dommages collatéraux parmi la population civile. De telles actions doivent être menées en coordination avec le gouvernement irakien", a déclaré M. Zebari.

L'aviation turque a bombardé des villages du massif de Qandil, une région boisée et très escarpée, aux confins de la Turquie et de l' Iran , repaire du PKK dans la région autonome du Kurdistan irakien où sont cantonnés quelque 3.500 combattants.

Selon l'agence pro-PKK Firat, l'opération de la Turquie qui a ainsi mis à exécution les menaces d'intervention chez son voisin, a fait sept tués, cinq combattants et deux civils.

L'armée turque a mené son offensive à plus de 90 km à l'intérieur du territoire irakien avec la participation de plusieurs dizaines de chasseurs F-16. Elle a aussi procédé à des tirs d'artillerie et de missiles.

Quelque 100 tonnes de bombes ont été larguées sur les cibles "ennemies", selon une source militaire à Ankara qui a requis l'anonymat.

Le quartier-général du PKK à Qandil a été entièrement détruit, selon les médias turcs.

M. Zebari a refusé de commenter les déclarations de l'état-major turc affirmant que les Etats-Unis, alliés de la Turquie mais aussi grands soutiens du Kurdistan irakien, avaient appuyé cette opération.

"Les Etats-Unis ont fourni des renseignements (...) Mais ce qui est plus important, les Etats-Unis nous ont ouvert la nuit dernière l'espace aérien du nord de l'Irak", a déclaré le chef d'état-major Yasar Büyükanit.

Au Kurdistan irakien, des villageois en colère ont raconté avoir dû fuir, parfois pieds nus dans la neige, leurs maisons et villages du massif de Qandil après avoir été réveillés par les bombardements turcs.

"Nous dormions tous lorsque les avions turcs ont bombardé notre village. Avant, c'était Saddam qui détruisait nos maisons, maintenant ce sont les Turcs", lance un fermier de 75 ans, Hassan Ibrahim, qui a fui son village, en ravalant sa peine et sa colère.

Comme lui, Asaka Abdullah, une femme de 40 ans, a dû fuir sa maison après avoir "été réveillée par le bruit d'une explosion. Je me suis aussitôt précipitée dehors avant de m'enfuir pieds nus".

Le PKK, en lutte depuis 1984 contre le pouvoir central d'Ankara, est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l' Union européenne.

Le 1er décembre, la Turquie avait mené une première opération limitée visant ces rebelles en Irak.

Le 21 octobre, les rebelles du PKK, venant d'Irak, avaient tué 12 soldats turcs dans une attaque près de la frontière, et le Parlement turc avait autorisé le gouvernement à mener une intervention militaire en Irak.

Cette perspective avait mobilisé la communauté internationale, dont les Etats-Unis qui y voyaient un risque de déstabilisation de la seule région d'Irak relativement épargnée par la violence.

Le gouvernement de Bagdad et les autorités régionales kurdes d'Irak s'étaient alors engagés à tenter de limiter la liberté d'action du PKK en Irak.

 

 

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