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Kenya : Police Accused of Killings


 
 
Affrontements au Kenya après l'assassinat de militants des droits de l'homme

AP, le 6 mars 2009

Des affrontements ont opposé vendredi pour la deuxième journée consécutive la police kenyane et des étudiants manifestant après l'assassinat de deux militants des droits de l' homme et la mort d'un manifestant tué par les forces de l'ordre.

Les étudiants de l'Université de Nairobi ont allumé des feux et arrêté la circulation près de la résidence présidentielle avant d'être repoussés à coups de gaz lacrymogènes par la police.

Ces manifestations vendredi soir font suite à la mort de deux militants, abattus la veille à bout portant dans leur voiture, qui était coincée dans un embouteillage non loin de l'université. Un étudiant a été tué par la police dans l'émeute qui a suivi cet assassinat.

Selon les organisations de défense des droits de l' homme, Oscar Kamau Kingara et John Paul Oulu ont été tués parce qu'ils enquêtaient sur les exécutions extra-judiciaires commises par les "escadrons de la mort" de la police kenyane.

A la tête de la fondation Oscar, Kingara avait publié un rapport sur ces exécutions et les milliers de disparitions de personnes entre les mains de la police. Oulu était son directeur de la communication, et tous deux avaient rencontré le mois dernier le rapporteur spécial de l'ONU pour les exécutions extra-judiciaires Philip Alston.

Ce dernier a réclamé une enquête indépendante sur le meurtre des deux militants, qui étaient en route pour un rendez-vous avec un responsable de la Commission kenyane des droits de l' homme lorsqu'ils ont été tués.

L'année dernière, un ancien chauffeur de la police a été abattu après avoir témoigné devant cette Commission au sujet d'une cinquantaine d'exécutions. En janvier, un journaliste kenyan qui avait fait état de menaces policières le visant après un article sur le même sujet a été retrouvé décapité dans une forêt. Ces meurtres n'ont pas été élucidés.

Alston avait accusé la semaine dernière la police kenyane d'avoir des "escadrons de la mort", et recommandé le limogeage de son directeur.

Quelques heures avant la mort d'Oulu et Kingara, le porte-parole du gouvernement Alfred Mutua avait accusé la Fondation Oscar d'être une façade pour un gang kenyan célèbre, les Mungiki, dont les membres sont connus pour décapiter leurs victimes. Le gang des Mungiki se présente comme une organisation quasi-religieuse, dont les membres sont majoritairement de l'ethnie majoritaire, les kikuyu, dont les combattants Mau-Mau affrontèrent le pouvoir colonial britannique.

Lors des violences ethniques de début 2008 qui ont suivi les élections présidentielles et plongé le pays dans une crise dont il n'est pas sorti, les Mungiki se sont réinventés comme milice ethnique défendant les kikuyu contre les luos.

 

   
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