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Le bilan civil s'est alourdi à Gaza au 7e jour d'offensive

 
Reuters, le 3 janvier 2009

   

Le bilan des victimes civiles de l'offensive aérienne menée par Israël dans la bande de Gaza s'est alourdi vendredi, tandis que les islamistes palestiniens faisaient serment de venger la mort d'un haut responsable du Hamas.

On n'observait aucun signe d'apaisement au septième jour du conflit, dans lequel au moins 429 Palestiniens ont été tués et 2.000 blessés. Un responsable palestinien a toutefois indiqué à Reuters que l'Egypte avait ouvert des discussions avec le Hamas dans l'espoir de mettre fin aux combats.

L'agence de l'Onu chargée de venir en aide aux réfugiés palestiniens a indiqué que plus du quart des victimes étaient des civils. Un groupe palestinien de défense des droits de l'homme estimait la proportion à 40%.

Côté israélien, les tirs de roquettes ont fait quatre morts, dont trois civils.

Dans un discours télévisé prononcé de Damas où il vit en exil, le chef politique du Hamas, Khaled Mechaal, a appelé les pays arabes à envoyer de l'aide humanitaire et des équipes médicales à Gaza.

Il a en outre mis en garde Israël et déclaré que les activistes, qui détiennent depuis deux ans et demi le soldat franco-israélien Gilad Shalit, pourraient capturer d'autres membres de Tsahal.

"Si vous commettez cet acte insensé d'envahir Gaza, qui sait, nous pourrions avoir un deuxième, un troisième ou un quatrième Shalit", a prévenu Mechaal.

Sur les dix Palestiniens dont la mort a été rapportée vendredi après une trentaine de frappes aériennes, sept, dont cinq enfants, étaient des civils, ont indiqué les services médicaux.

ÉVACUATION DES ÉTRANGERS

Plus d'une trentaine de missions ont été menée vendredi par les avions israéliens, dont l'une a tué trois enfants qui jouaient dehors près de Khan Younès, dans le sud de la bande côtière surpeuplée, qu'Israël a autorisé les ressortissants étrangers à évacuer dans la matinée.

Le départ de ces 443 personnes - des femmes et enfants de Palestiniens pour la plupart - pourrait être le signe de l'imminence d'une offensive terrestre d'Israël, qui a massé ces derniers jours des milliers d'hommes et des centaines de blindés à la frontière du territoire palestinien. Selon les médias, les dirigeants israéliens étaient réunis ce vendredi soir pour en décider.

De leur côté, les activistes de Gaza ont tiré vendredi de nouvelles salves de roquettes sur le sud d'Israël, blessant deux habitants de la ville côtière d'Ashkelon, et ont juré de venger la mort de Nizar Rayyane, un des chefs politique du Hamas, tué avec une partie de sa famille jeudi dans le camp de réfugiés de Djabaliah.

Partisan de la reprise des attentats suicide contre Israël, Rayyane, le responsable de plus haut rang tué depuis le début de l'offensive samedi dernier, était un prédicateur influent de la "mosquée des martyrs" de Djabaliah, détruite quelques heures plus tard par l'armée israélienne qui la tenait pour un poste de commandement et un dépôt d'armes des activistes.

MANIFESTATIONS DANS TOUT LE MONDE ARABE

"Nous n'aurons de cesse de détruire l'entité sioniste. Nous arrivons avec notre religion, nos roquettes et notre branche militaire. Nous venons vous détruire et détruire la Knesset", a juré Fassi Hammad, l'un des chefs du Hamas, lors des obsèques de Rayyane.

"Le terrorisme, les massacres et l'holocauste ne nous briseront pas et ne nous contraindront pas à hisser le drapeau blanc. Le meurtre appelle le meurtre et la destruction appelle la destruction", a affirmé un autre responsable islamiste, Ismaïl Roudouane.

"A mort Israël!", ont scandé des dizaines de milliers d'islamistes à travers le monde musulman après la grande prière hebdomadaire du vendredi, de Kaboul à Istanbul, en passant par Ramallah, Bombay, Srinagar, Hyderabad, Le Caire ou Amman.

En Egypte et en Jordanie, deux pays qui entretiennent des relations diplomatiques avec Israël et où l'opposition islamiste progresse, des heurts ont eu lieu entre police et manifestants, qui exigeaient la suspension ou la rupture des liens avec l'Etat juif.

"Maudit soit le sionisme!", a également scandé une foule évaluée à 5.000 personnes à Istanbul, la plus grande ville de Turquie , pays officiellement laïque mais peuplé dans sa très grande majorité de musulmans et entretenant des relations étroites avec Israël.

Le Premier ministre turc Tayyip Erdogan, qui s'est engagé dans une tentative de médiation pour obtenir une trêve à Gaza, est attendu samedi à Ryad après avoir rencontré les présidents syrien, palestinien et égyptien ainsi que le roi de Jordanie.

Erdogan a invité le Hamas à cesser ses tirs de roquettes contre Israël et l'Etat hébreu à stopper ses raids. Il a en outre proposé la médiation de la Turquie pour réconcilier le Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas avec le mouvement islamiste qui a pris le pouvoir à Gaza en juin 2007.