La nappe phréatique de Gaza, dont dépendent les 1,5 million d'habitants de la bande de Gaza pour l'eau potable et l'agriculture, risque de connaître une forte dégradation en raison d'une surexploitation et d'une contamination aggravée par le récent conflit, fait savoir le Programme des Nations unies pour l'Environnement (PNUE).
Un rapport publié au siège du PNUE, au Kenya, recommande de mettre la nappe phréatique au repos et de s'alimenter à des sources alternatives.
"Si cette tendance n'est pas inversée maintenant, il faudra peut-être des siècles pour corriger les dégâts occasionnés. Alors que les nappes d'eau souterraines forment un continuum avec l'Egypte et Israël, toute action doit être coordonnée avec ces pays", dit le rapport.
"La PNUE s'inquiète notamment de l'augmentation de la salinité de l'eau, en raison de l'infiltration de l'eau de mer liée au pompage excessif des eaux souterraines, et de la pollution due aux ruissellements des eaux usées. Les niveaux de pollution sont si élevés que les enfants vivant dans la bande de Gaza sont en danger d'empoisonnement aux nitrates", poursuit le rapport.
"La PNUE estime que plus de 1,5 milliard de dollars sont nécessaires au cours des 20 prochaines années pour réhabiliter les nappes d'eau souterraines, avec notamment la construction d'usine de désalinisation de l'eau de mer pour réduire l'utilisation excessive des eaux souterraines".
La semaine dernière, une ONG israélienne a affirmé que plus de la moitié des Palestiniens tués dans la bande de Gaza au cours de l'offensive israélienne de décembre et janvier étaient des civils, alors que l'armée assure que les victimes sont majoritairement des combattants.
Selon le rapport du PNUE, le conflit a, en 22 jours, causé des destructions qui ont généré 600.000 tonnes de débris, et 17% environ des terres cultivées, notamment les serres et les vergers, ont été gravement affectées.
Une autre conséquence a été l'arrêt du retraitement des eaux usées en raison des coupures de courant et leur rejet dont une partie a pu contaminer la nappe phréatique en s'infiltrant dans le sol perméable de la bande de Gaza.
Il y a aussi eu dans les décharges une augmentation du volume des déchets dangereux provenant des hôpitaux, en partie à cause du grand nombre de blessés.
Ces faits et ces chiffres, ainsi que l'estimation des investissements nécessaires avancée dans ce rapport, devraient aider toutes les parties concernées à comprendre la gravité de la situation afin de fournir des solutions, dit un communiqué d'Achim Steiner, directeur général du PNUE.