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Plusieurs centaines de policiers irakiens ont été déployés dimanche à Mossoul, un bastion d' Al-Qaïda dans le nord de l' Irak , pour protéger les quartiers chrétiens après des violences qui ont poussé près d'un millier de familles de cette confession à fuir Ces violences ont été condamnées du Vatican par le pape Benoît XVI. "Deux brigades ont été envoyées dans les quartiers chrétiens de Mossoul et les églises sont sous haute surveillance", a déclaré à l'AFP Abdel-Karim Khalaf, le porte-parole du ministère irakien de l'Intérieur. Chaque brigade compte 440 policiers. Les troupes ont été déployées dans la nuit. "Nous avons également envoyé deux équipes, l'une de sécurité, l'autre (de la police) criminelle, pour enquêter sur les incidents", a ajouté M. Khalaf. Dans quatre quartiers majoritairement chrétiens de Mossoul, des barrages ont été érigés durant la nuit et les policiers fouillaient les voitures, selon un correspondant de l'AFP. "Nous avons fait savoir aux chrétiens via leurs églises et leurs prêtres que nous étions prêts à assurer la sécurité de chaque maison, de chaque personne. Nous avons assez de forces pour cela", a assuré à l'AFP Khalid Abdel-Satar, le porte-parole du commandement militaire à Mossoul. "Les chrétiens ont commencé à quitter leurs maisons sans menace directe des groupes d'insurgés. Ils sont partis à cause des assassinats ciblés" de ces dernières semaines, a ajouté le porte-parole militaire. Un millier de familles chrétiennes ont quitté leurs domiciles vendredi et samedi pour fuir les violences contre leur communauté, les pires en cinq ans, selon le gouverneur de la région. Une campagne de propagande antichrétienne et d'actes perpétrés contre cette communauté est à l'origine de la fuite des ces familles, selon le gouverneur de la province de Ninive, dont Mossoul est la capitale, Duraïd Kachmoula. Mossoul, à 370 km au nord de Bagdad, est un bastion d'Al-Qaïda et l'une des villes les plus dangereuses d'Irak. Depuis le 28 septembre, au moins 11 chrétiens y ont été assassinés en raison de leur confession, selon le gouverneur. Trois maisons appartenant à des chrétiens ont été détruites à l'explosif samedi. Ces deux derniers jours, des inconnus sillonnant les quartiers chrétiens en véhicule interpellaient les passants en les sommant de quitter les lieux au plus vite, sous peine de représailles. Les familles déplacées --soit environ 5.000 personnes-- se sont réfugiées dans des villages chrétiens en périphérie nord et est de Mossoul. Dès août, les accès à quelques-uns de ces villages, comme Tel Askouf, étaient défendus par des habitants armés, avait constaté un journaliste de l'AFP. A Bagdad, Yonadam Kanna, un des deux députés chrétiens au Parlement, a rencontré le Premier ministre Nouri al-Maliki. M. Maliki "a promis de s'occuper du problème", a déclaré à l'AFP le parlementaire après la rencontre. Vendredi, l'un des dirigeants de l'Eglise chaldéenne en Irak, l'évêque de Kirkouk (nord), Monseigneur Louis Sako, avait dénoncé une "campagne de liquidations aux objectifs politiques" orchestrée contre les chrétiens dans le pays, en particulier à Mossoul. Mossoul accueille une importante communauté chrétienne, l'une des plus anciennes d'Irak. En février 2008, l'archevêque chaldéen de Mossoul, Mgr Faraj Rahou, y avait été kidnappé et retrouvé mort quelques semaines plus tard. Sa mort avait suscité la réprobation internationale et Nouri Al-Maliki s'était engagé à protéger la communauté. Enlèvements, meurtres, attentats: les chrétiens d'Irak sont régulièrement la cible de violences commises par des insurgés, chiites comme sunnites. Le nombre de chrétiens en Irak avant l'invasion américaine de mars 2003 tournait autour de 800.000. Depuis, presque 250.000 ont quitté le pays.
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