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AP, le 7 mai 2010 Une cour d'appel en Lituanie a invalidé vendredi la décision d'un tribunal d'interdire la première gay pride du pays, prévue samedi à Vilnius, la capitale. La marche devrait attirer des centaines de participants et une foule encore plus nombreuse d'opposants. Un tribunal de Vilnius avait interdit mercredi la manifestation, arguant que les autorités ne pourraient pas garantir la sécurité des participants. Le tribunal suprême administratif a cassé cette décision vendredi, soulignant que le gouvernement avait l'obligation de défendre le droit de réunion et la liberté d'expression, même si cela implique des personnes "qui partagent des points de vue impopulaires ou sont membres de groupes minoritaires". Comme dans beaucoup d'autres ex-Républiques soviétiques, les droits des homosexuels sont un sujet sensible en Lituanie, qui est régulièrement critiquée par les organisations de défense de droits de l'homme pour l'intolérance dont sont victimes les minorités sexuelles. Indépendant depuis 1991, ce pays majoritairement catholique de 3,4 millions d'habitants est membre de l'Union européenne depuis 2004. En 2006, un sondage montrait que plus de 80% des Lituaniens considéraient l'homosexualité comme une maladie. Un autre réalisé en mars dernier par l'institut RAIT auprès d'un millier de Lituaniens, indiquait que 73% étaient opposés à l'idée d'une gay pride à Vilnius. La décision d'interdire la marche avait été critiquée par des groupes de défense des droits de l'homme, des responsables européens et la présidente lituanienne Dalia Grybauskaite, qui a réfuté l'idée que la police ne serait pas en mesure de maintenir l'ordre public. La police a annoncé le déploiement de plus de 800 hommes pour le défilé de samedi. Les personnes à proximité de la parade seront fouillées pour rechercher des pierres, des oeufs et tout autre projectile potentiel. Le député Petras Grazulis, qui comptait rejoindre la manifestation des opposants à la gay pride, a estimé que le tribunal suprême administratif avait été influencé par la position de la présidente. "Je pense qu'il y a des symptômes de violations constitutionnelles qui pourraient conduire à une procédure de destitution", a-t-il affirmé.
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