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Reuters, le 13 mars 2009 Des gangs sud-africains violent systématiquement des lesbiennes en affirmant qu'elles seront ainsi "guéries" de leur orientation sexuelle, déclare l'ONG ActionAid dans un rapport. Selon cette association, le risque est de plus en plus répandu pour les femmes homosexuelles en Afrique du Sud, en particulier dans les townships où l'homosexualité reste largement taboue. L'Afrique du Sud possède l'une des constitutions les plus libérales au monde. Elle est devenue l'un des premiers pays, et le premier d'Afrique, à autoriser le mariage homosexuel en 2006. Mais l'homosexualité y est toujours mal vue par une majorité de la population et les unions du même sexe sont souvent décriées comme "non africaines". Le viol et le meurtre, l'an dernier, de la footballeuse Eudy Simelane, qui était lesbienne, a mis en relief la violence homophobe dans le pays, en particulier contre les femmes. "On est insultées tous les jours, battues quand on marche seules. On nous dit constamment qu'on mérite d'être violées", déclare une lesbienne interrogée par ActionAid. "Ils nous crient : 'si on vous viole, vous vous tiendrez bien, vous achèterez des jupes et vous commencerez à faire la cuisine, parce qu'on vous aura appris ce que c'est qu'une vraie femme'." Un groupe d'aide à la communauté homosexuelle a déclaré à l'association qu'il traitait dix nouveaux cas de "viol correctif" chaque semaine dans la seule ville du Cap. ActionAid souligne l'impunité dont bénéficient souvent les auteurs de viols. Sur 31 cas de meurtres contre des lesbiennes dans des attaques homophobes recensés depuis 1998, seuls deux cas ont donné lieu à un procès et un seul à une condamnation. |
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