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Géorgie : l'état d'urgence devrait être levé "bien avant" le 22 novembre

Tageblatt, le 9 novembre 2007

L'état d'urgence décrété en Géorgie jusqu'au 22 novembre devrait être levé "bien avant" cette date, a déclaré vendredi le chef de l'administration présidentielle Ekaterina Charachidzé au cours d'une conférence de presse. Tbilissi reconnaît des "abus" de la police, l'état d'urgence bientôt levé.

Les autorités géorgiennes ont annoncé vendredi que la crise était finie et que l'état d'urgence serait bientôt levé après l'annonce d'une présidentielle anticipée, épilogue d'un bras de fer avec l'opposition qui a terni l'image de démocrate du président Mikheïl Saakachvili.

"L'état d'urgence reste en vigueur mais le but est de le lever aussi vite que possible", a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère géorgien de l'Intérieur, Chota Outouachvili. "La crise est finie et bientôt il n'y aura plus besoin d'état d'urgence", a ajouté le porte-parole, précisant que le Parlement devait vendredi voter son arrêt ou sa prolongation. "Si le Parlement ne le prolonge pas, il sera levé immédiatement", a souligné M. Outouachvili.

Le service de presse du Parlement, ainsi que le secrétariat de sa présidente Nino Bourdjanadzé, n'étaient pas joignables pour confirmer. Mais le service de presse du Parlement cité par l'agence russe Interfax a assuré qu'aucun examen de l'état d'urgence n'était prévu vendredi. Parallèlement, les autorités géorgiennes ont reconnu pour la première fois des "abus" de la police anti-émeute lors des manifestations de mercredi. "Les images télévisés montrent que dans certains cas, la police a abusé de ses pouvoirs. Il y aura une enquête et ceux qui ont outrepassé leurs pouvoirs seront punis", a affirmé le porte-parole du ministère de l'Intérieur. Mercredi, après moins d'une semaine de contestation dont l'importance allait décroissante, la police avait dispersé les manifestants à coups de matraques, de gaz lacrymogènes et de flash-balls. Plus de 500 personnes avaient sollicité une aide médicale et des dizaines d'entre elles avaient été hospitalisés.

Dans la foulée, le président avait décrété un état d'urgence de 15 jours, déclenchant des critiques vives des pays occidentaux, notamment Washington, alliés habituels de la Géorgie, en rupture de ban avec la Russie. Depuis deux jours, les chaînes les plus regardées, notamment Roustavi-2 (pourtant pro-gouvernementale), ont interdiction de diffuser des bulletins d'informations. Quant à Imedi, principale chaîne privée d'opposition, elle est muette depuis que des "spetsnaz" (forces spéciales) ont fait irruption dans ses locaux et fermé l'antenne. Les radios sont quant à elles réduites à passer de la musique et le droit de rassemblement est interdit. Jeudi soir, la justice géorgienne avait annoncé qu'elle recherchait deux dirigeants de l'opposition, Tsotne Gamsakhourdia et Chalva Natelachvili, accusés d'espionnage et de tentative de coup d'Etat avec l'aide de responsables officiels russes.

Mais le ministère de l'Intérieur a affirmé vendredi à l'AFP qu'"il n'y a pas d'enquête criminelle ouverte" contre eux et que la police ne chercherait pas à les arrêter.

De son côté, l'opposition, sonnée mercredi soir, a retrouvé de la vigueur mais va devoir désormais s'unifier derrière un candidat unique pour avoir des chances de battre M. Saakachvili. Plusieurs leaders de l'opposition, dont l'ancienne ministre géorgienne des Affaires étrangères Salomé Zourabichvili qui s'est dit prête à se présenter, doivent rencontrer vendredi au parlement sa présidente, Nino Bourdjanadzé. En annonçant la tenue le 5 janvier d'une élection présidentielle anticipée, le président géorgien a été au-delà des attentes de l'opposition qui réclamait l'organisation de législatives au printemps. Il avait annoncé également la tenue d'un référendum sur la date des législatives, qui pourraient être organisées au printemps ou à l'automne 2008. La crise politique s'est doublée d'une crise diplomatique, la Russie ayant annoncé l'expulsion de trois diplomates géorgiens en représailles à une mesure similaire de Tbilissi, qui accuse les "services spéciaux russes" d'être "impliqués" dans les débordements.

 

   

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