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Le déséquilibre filles-garçons s'aggrave en Inde
LEMONDE.FR avec AFP, le 31 mars 2011
Loin de se résorber grâce à la croissance économique, le déséquilibre chronique entre les sexes en Inde s'est aggravé en dix ans, le pays comptant désormais 914 filles pour 1 000 garçons, selon les chiffres provisoires du recensement de la population publiés jeudi 31 mars.
Selon ces premières estimations, la population a atteint 1,21 milliard d'habitants, contre 1,02 milliard en 2001, soit l'équivalent de la population réunie de l'Indonésie, des Etats-Unis, du Brésil, du Pakistan et du Bangladesh. Mais "le rapport entre filles et garçons est passé de 927 pour 1 000 (en 2001) à 914 pour 1 000", a relevé le commissaire général chargé du recensement, C. Chandramouli.
AVORTEMENTS ILLÉGAUX
Bien que l'avortement en fonction du sexe soit illégal en Inde – les échographies indiquant aux parents le sexe du bébé sont d'ailleurs interdites –, les femmes restent soumises à une forte pression sociale pour engendrer des garçons, considérés comme une chance pour la famille. Selon des ONG, le déséquilibre est en partie dû aux avortements illégaux et au fait que les parents préfèrent laisser mourir leur fille, qui représente souvent une charge financière aux yeux de la société conservatrice indienne.
Selon un rapport de 2010 des Nations unies, 100 millions de femmes sont portées "manquantes" dans toute l'Asie, surtout en Inde et en Chine mais aussi au Bangladesh, en Iran et au Pakistan.
L'Inde a lancé son recensement national en avril 2010, une tâche gigantesque à laquelle sont employés pas moins de 2,5 millions de fonctionnaires devant frapper aux portes des maisons de 600 000 villages et 7 000 villes.
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