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Manifestation d'Afghanes après l'exécution filmée de l'une d'entre elles
AFP, le 11 juillet 2012
Une centaine d'Afghans, pour la plupart des femmes impliquées dans le combat pour leurs droits, ont manifesté mercredi à Kaboul afin de protester contre la récente exécution filmée de l'une d'entre elles, accusée d'adultère.
La victime, Najiba, 22 ans, a été abattue d'une dizaine de coups de fusil devant plus d'une centaine d'hommes, rassemblés pour assister à sa mort dans un petit village de la province de Parwan, à une centaine de kilomètres au nord de Kaboul.
L'exécution sommaire a eu lieu après récitation de versets coraniques condamnant l'adultère. Elle a été célébrée aux cris de "Longue vie à l'islam" et "Longue vie aux moudjahidine".
Les autorités afghanes ont indiqué que les bourreaux étaient des talibans, coutumiers de ce genre de châtiments alors qu'ils étaient au pouvoir (1996-2001).
"Nous voulons la justice", ont scandé les protestataires, qui ont marché entre le ministère des Femmes et la place Zanbaq, à quelques centaines de mètres de la présidence.
"L'exécution d'une femme par les talibans était un crime. Le gouvernement doit tout faire pour traduire les coupables devant les tribunaux. C'est son devoir de rendre justice", a estimé Shinkai Karokhail, une parlementaire.
Les protestataires ont également appelé le président Hamid Karzaï et son gouvernement à agir pour la cause de femmes plutôt que simplement s'émouvoir des événements les concernant.
Sahar Gul, une jeune fille de 15 ans, libérée en janvier après 6 mois de tortures dans les sous-sols d'une maison par sa belle-famille - et dont le cas avait ému le monde entier -, a participé à la manifestation, au côté d'une jeune fille au visage brûlé à l'acide pour avoir refusé un mariage forcé.
Des crimes odieux perpétrés contre des femmes sont rapportés chaque mois en Afghanistan, surtout dans les campagnes régies par les traditions. Selon l'ONG Oxfam, 87% des Afghanes affirment avoir subi des violences physiques, sexuelles ou psychologiques ou un mariage forcé.
La société civile afghane accuse son gouvernement de duplicité, dénonçant le fait que celui-ci épouse la cause des femmes pour "continuer à recevoir" de l'aide internationale mais écoute "en pratique" "les demandes des éléments extrémistes".
Début mars, le président Hamid Karzaï a ainsi appuyé le Conseil des oulémas, la plus haute autorité religieuse, lorsque celui-ci a édicté que "l'homme est fondamental et la femme secondaire".
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