|
|||||
Les immigrés clandestins manifestent aux Etats-Unis pour inciter le Congrès à voter des lois en leur faveur
LOS ANGELES - AP, le 2 mai 2007 De Phoenix à Detroit en passant par Miami, la foule des manifestants agitait des drapeaux américains dans les rues. Thomas Rodriguez, campé dans l'Union Park de Chicago portait aisni un tee-shirt où l'on pouvait lire: "Nous sommes d'ardents travailleurs. Nous ne sommes pas des criminels." Agé de 38 ans, il n'a pas pu obtenir de statut légal depuis son arrivée aux Etats-Unis en provenance du Mexique en 1989 bien qu'il travaille dans un restaurant japonais de Chicago. "Les récentes descentes de police m'ont inquiété", a-t-il déclaré. "Nous sommes préoccupés par le fait que les expulsions laissent trop de jeunes enfants orphelins de leurs parents." "La plupart des clandestins viennent ici par nécessité", a déclaré pour sa part Rosendo Delgado, de l'association United Latinos, l'un des organisateurs de la manifestation de Detroit. "Pour eux, il n'y a pas d'autre alternative." "Tout ce que nous voulons, c'est une réforme", a renchéri Mayela Ruiz, une autre immigrée clandestine. "Cela fait 15 ans que je suis ici. Je travaille dur, je paie mes impôts .(...) Je veux juste une loi qui me permettrait de travailler et de vivre en liberté et non comme une esclave." A Atlanta où 50.000 personnes avaient manifesté l'année dernière, aucune manifestation n'a été organisée car de nombreux immigrés redoutaient les contrôles de police et une nouvelle loi qui prendra effet en juillet. Cette loi propose de s'assurer que les personnes qui sollicitent les prestations sociales sont légalement résidantes dans l'Etat, elle sanctionne par ailleurs les employeurs qui font sciemment travailler des immigrés clandestins et oblige la police à contrôler le statut migratoire des personnes arrêtées. Dans le comté de Los Angeles, où vivent environ un million d'immigrés illégaux, soit de loin la plus forte concentration d' immigration clandestine aux Etats-Unis, les manifestations avaient pour but de réclamer un programme de légalisation et l'arrêt des descentes de police. A Los Angeles, la municipalité et les responsables des transports en commun s'attendaient à l'afflux de 500.000 personnes, soit le plus grand rassemblement de l'année dans cette ville de Californie. A Fresno, en Californie, les organisateurs projetaient de concentrer leur action sur le sort des enfants dont les parents ont été expulsés. La vallée de San Joaquin est en effet le bassin d' emploi de milliers de travailleurs saisonniers illégaux dans les secteurs de l'agriculture et du bâtiment. Après les manifestations de l'année dernière, les propositions des deux principaux partis représentés au Congrès - démocrate et républicain - sur le thème de l'immigration et de l'accès des étrangers à la citoyenneté se sont durcies. Selon les organisateurs, le mouvement de mardi devrait s'avérer moins massif que celui qui avait mobilisé un million de manifestants l'année dernière. Les descentes de police de ces derniers mois ont rendu de nombreux immigrés méfiants. Les mêmes qui en 2006 arboraient des tee-shirts avec l'inscription "Je suis illégal, et alors?" n'osent plus désormais parler en public.
|
|||||
Haut |