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Chine : climat de crainte à Urumqi avant l'anniversaire des émeutes interethniques
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AFP, le 4 juillet 2010 La police a conseillé à Abdullah de ne pas sortir de chez lui lundi pour le premier anniversaire des sanglantes émeutes interethniques à Urumqi, capitale de la région du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine, où la peur et les divisions restent très présentes. Les migrants sous contrôle au Xinjiang
Aujourd'hui la Chine, le 14 juin 2010 A Urumqi, la police contrôle migrants, jeunes diplômés et chômeurs à l'approche du premier anniversaire de violences inter-ethniques. Le gouvernement renforce ses mesures de contrôle dans la région autonome du Xinjiang à l'approche du premier anniversaire de violences inter-ethniques. L'agence China News Service annonce que les autorités locales ont lancé une campagne de vérification des permis de résidence à Urumqi, capitale de la région à majorité ouïghoure, qui avait été le théâtre, le 5 juillet dernier, de sanglantes manifestations au cours desquelles 197 personnes selon le bilan officiel, essentiellement des Hans, l'ethnie majoritaire en Chine, avaient été tuées. Pendant trois mois, la police contrôlera au porte à porte les permis de résidence des migrants, étrangers, jeunes diplômés, chômeurs et personnes ayant déjà été condamnées par la justice. L'agence de presse d'état ne détaille pas les mesures qui attendent les personnes n'étant pas en règle. Le gouvernement accuse officiellement des Ouïghours en exil, au premier rang desquels Rebiya Kadeer, d'avoir fomenté les violences de l'été dernier. Toutefois, le ciblage de cette nouvelle campagne montre que le diagnostic des causes des émeutes n'est pas aussi simpliste en coulisses et que Pékin garder les migrants à l'oeil. Le gouvernement entend suivre de près les flux de populations, notamment de groupes originaires du sud de la région autonome partant à Urumqi, attirés par davantage de perspectives d'emploi. Plus traditionalistes et religieuses, moins bien intégrées et moins riches, ne parlant parfois pas le mandarin, ces populations sont gardées à l'écart dans la capitale régionale. Un nouveau secrétaire du Parti communiste a été nommé en avril au Xinjiang. Dès son arrivée à Urumqi, il a fait de la stabilité de la région sa première priorité et promis de combattre le "séparatisme et les activités de sabotage", une rhétorique proche de celle de son prédécesseur pour marquer dès son arrivée qu'il n'a pas l'intention de lâcher sur la politique sécuritaire. Le gouvernement central s'interroge sur d'autres aspects de la politique qu'il mène au Xinjiang. Le Conseil des Affaires d'Etat et le Comité central du Parti ont planché pendant trois jours, du 17 au 19 mai, sur la question. A l'issue de la conférence, le Parti a insisté sur la nécessité d'accélérer le développement économique pour assurer une "stabilité durable". Selon ses estimations, l'économie de la région pourrait atteindre le niveau moyen du reste de la Chine en 2015. Il a en revanche soigneusement évité de s'interroger sur les possibles dysfonctionnements de sa politique des minorités. Certains posent néanmoins des questions. "Le développement économique, bien qu'important, ne peut créer l'unité ethnique sans le soutien d'autres politiques, et il pourrait au contraire mener à une polarisation sociale et à des tensions ethniques car les personnes de différentes origines ethniques diffèrent dans leur capacité à s'adapter au marché" prévient Qian Shigong, professeur de droit à l'université de Pékin, dans les colonnes du magazine Nan Feng Chuang. "L'intégration ethnique au Xinjiang ne devrait pas être une assimilation des Chinois non Han, le gouvernement devrait être sensible aux différences culturelles et protéger les droits des minorités ethniques" juge-t-il. |
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