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La junte birmane réprime les manifestations :
4 morts et 100 blessés

AFP, le 26 septembre 2007



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SUR LE SITE DE RFI :

 

RANGOUN - La junte en Birmanie a commencé mercredi à réprimer le mouvement de protestation mené par des bonzes contre le régime militaire, faisant charger des dizaines de milliers de manifestants à Rangoun où au moins quatre personnes -un civil et trois moines- ont tuées et cent blessées.

Trois autres civils ont été blessés par des balles tirées par les forces de sécurité, a indiqué à l'AFP un responsable hospitalier. Parmi ceux-ci figure une femme atteinte à la poitrine.

Dans des incidents distincts avec les militaires et policiers, au moins trois moines bouddhistes ont été tués, selon un responsable birman ayant requis l'anonymat.

Un bonze a été tué par un coup de feu alors qu'il tentait de désarmer un soldat et deux autres religieux ont été battus à mort, a dit cette source.

Un second responsable a précisé que les incidents avec des bonzes s'étaient notamment produits près de la célèbre pagode Shwedagon, point de ralliement des moines qui ont pris la tête de défilés quotidiens contre la junte depuis le 18 septembre à Rangoun.

Une centaine de manifestants, dont la moitié de bonzes, ont aussi été blessés, selon des témoins.

Par ailleurs, quelque 200 personnes ont été arrêtées, selon ces sources.

Parmi celles-ci se trouvent au moins une centaine de moines, selon un diplomate étranger.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a été convoqué d'urgence pour des consultations sur la Birmanie mercredi à 15H00 (19H00 GMT), a annoncé à New York le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner, dont le pays assure ce mois-ci la présidence tournante du Conseil.

D'autres pays ont fait part de leur sérieuse préoccupation.

Le parti de l'opposante Aung San Suu Kyi, assignée à résidence depuis 2003, a déclaré que le régime militaire avait commis "une faute irréparable" au regard de l'Histoire, en chargeant des manifestants pacifiques, dont des bonzes.

Les premiers incidents ont été signalés vers 12H00 locales (05H30 GMT), lorsques les forces de sécurité ont chargé quelque 700 personnes, principalement des étudiants mais aussi des bonzes, qui commençaient à se rassembler non loin de la pagode Shwedagon. Les manifestants ont été frappés indistinctement à coups de matraque.

Un peu plus tard, dans le quartier de la pagode Sule, des policiers et des soldats ont tiré en l'air et ont fait usage de gaz lacrymogène, alors que des milliers de civils ovationnaient un millier de moines qui arrivaient, selon des témoins.

Les policiers et les militaires présents ont alors procédé à des tirs de sommation.

"Ils insultent même notre religion et nos moines", a protesté un quinquagénaire en s'enfuyant à l'écart des nuages de gaz lacrymogène.

Une heure plus tard, des dizaines de milliers de personnes, dont des bonzes, se regroupaient ailleurs dans le centre-ville, tandis que des tirs de sommation retentissaient dans d'autres quartiers, selon des témoins.

Confrontés à une montée en puissance des manifestations menées par des moines bouddhistes - 100.000 personnes sont descendues dans les rues respectivement lundi et mardi -, les généraux ont profité de la nuit de mardi à mercredi pour annoncer par haut-parleur un couvre-feu entre 21H00 à 05H00 locales (14H30 à 22H30 GMT).

La première ville de Birmanie a aussi été placée sous un régime d'accès restreint, un statut spécial ressemblant à l'état d'urgence. Mandalay, deuxième ville du pays située dans le centre, a fait l'objet des mêmes restrictions.

Plus tard dans la nuit, deux personnalités soutenant le mouvement de protestation, Zaganar, le plus célèbre des comiques birmans, et Win Naing, un homme politique modéré ont été arrêtées à leur domicile, selon leurs proches.

Ces deux personnalités avaient été vues ces derniers jours à Rangoun en train d'offrir de la nourriture et de l'eau aux moines qui défilaient.

Le mouvement de protestation avait débuté le 19 août par des opposants après une augmentation massive des prix.

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Birmanie: les militaires entrent en action
EuroNews, le 26 septembre 2007

Depuis hier soir, la junte au pouvoir a déployé soldats et policiers dans la ville pour empêcher les moines bouddhistes et des dizaines de milliers de Birmans de manifester, mais sans succès.

Depuis une semaine, les rangs des défilés pacifiques des moines bouddhistes grossissent. Lundi et mardi, plus de 100 000 personnes ont protesté contre la hausse des prix des carburants, leur mauvaises conditions de vie, pour la libération des prisonniers politiques et pour l'avénement de la démocratie. De crainte d'une répression sanglante, comme en 1988, les Etats-Unis et l' Union européenne ont menacé la junte birmane de nouvelles sanctions.

Le Japon et la Chine ont appelé à la retenue. Seule la Chine, qui se prépare pour les Jeux olympiques, pourrait, semble-t-il, être en mesure d'influencer les généraux. La Birmanie, ou Myanmar, est dirigée par des juntes successives depuis 1962.



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      Birmanie: la répression du mouvement pro-démocratie a commencé
AFP, le 26 septembre 2007

RANGOUN (AFP) - La junte militaire en Birmanie a commencé mercredi à réprimer le mouvement pro-démocratie qui agite le pays, en imposant un couvre-feu, en procédant à des dizaines d'arrestations et en chargeant à coups de bâtons et de gaz lacrymogène des manifestants, selon des témoins.

La police et l'armée birmanes ont tiré en l'air et ont fait usage de gaz lacrymogène mercredi dans le centre de Rangoun, où des milliers de civils étaient rassemblés sur le passage d'un cortège d'un millier de bonzes , selon des témoins.

Après avoir bloqué avec des barbelés une avenue de Rangoun proche de la célèbre pagode Shwedagon, les forces de sécurité ont frappé indistinctement vers 12H00 locales (05H30 GMT) les quelque 700 personnes qui avaient commencé à se rassembler, principalement des jeunes. En quelques minutes, les policiers ont provoqué la fuite des manifestants tandis que des soldats armés bouclaient le secteur.

Un millier de protestataires se sont, par ailleurs, réunis non loin de là, contre lesquels les policiers ont fait usage de gaz lacrymogène, ont relaté des témoins.Confrontés à une montée en puissance des manifestations menées par des moines bouddhistes - 100.000 personnes sont descendues dans les rues respectivement lundi et mardi -, les généraux ont profité de la nuit de mardi à mercredi pour prendre d'autres mesures clairement intimidatrices.

Des responsables gouvernementaux, juchés sur des camions sillonnant Rangoun, ont d'abord annoncé par haut-parleur un couvre-feu, désormais en vigueur de 21H00 à 05H00 locales (14H30 à 22H30 GMT).

La première ville de Birmanie a aussi été placée sous un régime d'accès restreint, un statut spécial ressemblant à l'état d'urgence. Mandalay, deuxième ville du pays située dans le centre, a fait l'objet des mêmes restrictions.

Plus tard dans la nuit, deux personnalités soutenant le mouvement de protestation des bonzes ont été arrêtées à leur domicile: Zaganar, le plus célèbre des comiques birmans, et Win Naing, un homme politique modéré. Ces deux personnalités avaient été vues ces derniers jours à Rangoun en train d'offrir de la nourriture et de l'eau aux moines qui défilaient.

"Zaganar a été interpellé chez lui vers 01H30" mercredi (19H00 GMT mardi) et Win Naing a été appréhendé une heure plus tard, ont précisé des proches.

Win Naing, un septuagénaire, avait déjà été interpellé le 8 mars pour avoir organisé une conférence de presse en faveur de militants politiques qui avaient manifesté contre l'aggravation des conditions de vie en Birmanie. Il avait passé une nuit en prison. Win Naing a toujours essayé de mettre les questions économiques et sociales avant la politique, a précisé un diplomate occidental.

De son côté, l'humoriste Zaganar avait publiquement appelé la population à soutenir le mouvement de protestation. "Ce sont les moines qui sont dehors, à prier pour nous, tandis que nous restons chez nous devant la télévision. J'ai honte de nous", avait-il déclaré à la radio Democratic Voice of Burma (DVB), installée dans la capitale norvégienne, Oslo.

Dès l'aube, le régime birman avait déployé des centaines de policiers et de militaires, portant des fusils d'assaut, près de monastères et de temples à Rangoun, visiblement pour tenter d'empêcher de nouvelles manifestations. Les forces de sécurité étaient aussi très présentes mercredi autour de la mairie. Des Birmans confiaient leur crainte que la répression continue à prendre un tour nettement plus brutal. Des habitants affluaient vers les magasins, dans le but de stocker des vivres.

"Nous continuerons nos marches, nous faisons cela pour le bien et la sécurité du peuple", a déclaré un moine à l'AFP, avant d'être chargé par les policiers.


 
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      Birmanie: des dizaines de civils et de bonzes arrêtés à Rangoun
AFP, le 26 septembre 2007

RANGOUN - La police birmane a arrêté mercredi des dizaines de civils et de moines après une charge contre une première manifestation à Rangoun, ont indiqué des témoins.

Des policiers, armés de bâtons, ont chargé mercredi des manifestants à Rangoun.

Zaganar, le plus célèbre des acteurs birmans, et Win Naing, un homme politique modéré, ont été arrêtés à leur domicile dans la nuit de mardi à mercredi à Rangoun, ont indiqué des proches et un diplomate occidental.

Ces deux personnalités avaient été vues ces derniers jours en train d'offrir de la nourriture et de l'eau aux bonzes qui manifestent sans discontinuer depuis le 18 septembre à Rangoun contre la junte militaire.

Le régime militaire birman a déployé mercredi des centaines de policiers et de militaires près de pagodes et de monastères à Rangoun, visiblement pour tenter d'empêcher de nouvelles manifestations menées par des moines bouddhistes, selon des témoins.

La première ville de Birmanie est, depuis la nuit de mardi à mercredi, placée sous un régime de couvre-feu nocturne et d'accès restreint, un statut spécial qui ressemble à l'état d'urgence, selon un diplomate occidental. Mandalay, la deuxième ville du pays située dans le centre, fait également l'objet de mesures de restrictions visant la population.

Mercredi, à Rangoun, les pagodes n'étaient pas fermées mais les fidèles s'y rendant étaient systématiquement fouillés avant d'être autorisés à entrer, selon des témoins. La sécurité a été renforcée autour de la célèbre pagode Shwedagon, où des milliers de bonzes ont commencé quotidiennement leurs défilés depuis le 18 septembre, ainsi qu'autour de la pagode Sule, où les manifestations sont passées régulièrement ces derniers jours, ont indiqué ces sources.

Les autorités, qui ont également déployé des forces de sécurité autour d'importants monastères de la ville, cherchent visiblement à empêcher tout nouveau rassemblement. Mardi, malgré des mises en garde répétées du régime, quelque 100.000 personnes menées par des bonzes avaient encore manifesté dans Rangoun.

L'annonce du couvre-feu, diffusée par des haut-parleurs, a été faite dans la nuit de mardi à mercredi par des responsables gouvernementaux montés sur des camions qui ont sillonné les villes de Rangoun et de Mandalay, selon des témoins.Par ailleurs, des arrestations ont été signalées dans la nuit de mardi à mercredi.

Le plus célèbre des acteurs birmans, Zaganar, qui a apporté son soutien aux manifestations de bonzes, a été arrêté à son domicile, a annoncé un de ses proches à l'AFP. "Zaganar a été interpellé chez lui vers 01H30" mercredi (19H00 GMT mardi) car il avait apporté de l'eau et de la nourriture aux moines afin de soutenir leur mouvement, a déclaré ce proche. L'acteur, aux côtés d'autres artistes et comédiens, avait publiquement appelé la population à soutenir le mouvement en cours.

"Ce sont les moines qui sont dehors, à prier pour nous, tandis que nous restons chez nous devant la télévision. J'ai honte de nous", avait-il déclaré à la radio Democratic Voice of Burma (DVB), installée dans la capitale norvégienne, Oslo. "Zaganar a été interpellé chez lui vers 01H30" mercredi (19H00 GMT mardi) et Win Naing a été appréhendé une heure plus tard, ont précisé des proches.

Win Naing, un septuagénaire, avait déjà été interpellé le 8 mars dernier pour avoir organisé une conférence de presse en faveur de militants politiques qui avaient manifesté contre l'aggravation des conditions de vie en Birmanie. Il avait passé une nuit en prison. Win Naing a toujours essayé de mettre les questions économiques et sociales avant la politique, a précisé un diplomate occidental.


 
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      Situation explosive au Myanmar
EuroNews, le mercredi 26 septembre 2007

En effet, dans les grandes villes du pays, les autorités birmanes ont déployé des centaines de militaires et de policiers autour des temples et des monastères bouddhistes, apparemment afin d'empêcher de nouveaux rassemblements.

Plusieurs arrestations de manifestants ont eu lieu hier, dont celle du plus célèbre des acteurs birmans, Zaganar, qui a publiquement appelé la population à soutenir le mouvement en cours. La junte militaire au pouvoir au Myanmar, ou Birmanie, a décidé fin août d'augmenter considérablement et brutalement le prix de l'énergie... Et c'est cela qui a mis le feu aux poudres.

L'ancien premier ministre birman, Sein Win, en exil en France, ne se fait lui aucun souci quant à la suite des évènements: "Ils sont dans les rues et demandent de manière pacifique un changement, mais au lieu de ça l'armée va les tuer... On ne peut pas s'attendre à ce qu'ils restent pacifiques".

Il est vrai qu'un tragique évènement vient appuyer le sentiment de Sein Win... La répression sanglante d'une manifestation en 1988, quand environ 3000 personnes furent abattues par l'armée.


 
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      Birmanie: couvre-feu à Rangoon, selon des habitants
AP, le mardi 25 septembre 2007

RANGOON - Face aux manifestations actuelles, la junte militaire birmane a annoncé mardi un couvre-feu et l'interdiction de tout rassemblement de plus de cinq personnes, selon des habitants.

Le couvre-feu de 21h00 à 5h00 et l'interdiction de rassemblement ont été annoncés par hauts-parleurs par des militaires circulant dans les rues de Rangoon et Mandalay, selon ces sources.

Ces mesures seront appliquées pendant 60 jours, ont précisé ces témoins.

Ces annonces interviennent alors que des mouvements de troupes ont été observés mardi à Rangoon, où, pour la huitième journée consécutive, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé, emmenées par les moins bouddhistes.

De nombreux habitants de Rangoon et Mandalay, les deux principales villes birmanes, semblaient ne pas avoir été informés mardi soir des nouvelles mesures prises par la junte. A Rangoon, ces dispositions ne s'appliquent que dans certains quartiers.

L'instauration d'un couvre-feu et d'une interdiction de rassemblement pourrait conduire à des affrontements entre le pouvoir et les personnes ne respectant pas ces dispositions. La junte n'a pas précisé les sanctions encourues par les contrevenants, mais les rassemblements jugés illégaux peuvent être passibles de deux années de prison en Birmanie.

Les mouvements de troupes signalés mardi ont fait suite à une nouvelle manifestation à Rangoon qui s'est achevée vers 17h locales à la Pagode Shwegadon, temple le plus sacré de Birmanie. Un moine apparaissant comme l'un des leaders du mouvement a assuré que les manifestations continueraient jusqu'à ce le gouvernement s'excuse pour les mauvais traitements infligés aux moines lors d'une précédente marche dans le nord du pays.


 
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