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Le Bélarus ordonne la fermeture du bureau de l'OSCE à Minsk

AFP, le 31 décembre 2010

Le Bélarus a annoncé vendredi la fermeture du bureau de l'Organisation pour la Securité et la Coopération en Europe (OSCE), une décision qui intervient après les critiques formulées par cette institution sur l'élection présidentielle controversée du 19 décembre.

"Le Bélarus a pris la décision de ne pas prolonger l'autorisation accordée au bureau de l'OSCE à Minsk", a déclaré le porte-parole du ministère bélarusse des Affaires étrangères, Andreï Savinykh, dans un communiqué.

Il a expliqué qu'il n'y avait "pas de raison objective de maintenir la mission de l'OSCE à Minsk".

Depuis l'ouverture de son bureau en 2003 dans la capitale bélarusse, l'OSCE a réalisé "toute une série de projets communs" avec les autorités de cette ancienne république soviétique, selon le communiqué.

"L'évaluation des résultats des activités de l'OSCE à Minsk montre que sa mission est accomplie", a ajouté le porte-parole.

L'Allemagne a condamné cette décision, estimant qu'il s'agissait d'un "nouveau revers pour l'Etat de droit" dans cette ancienne république soviétique.

"Sans attendre, nous allons discuter avec nos partenaires des conséquences requises face à la politique d'isolement du gouvernement bélarusse et de la situation inquiétante des droits de l'homme au Bélarus", a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, dans un communiqué.

L'OSCE avait critiqué le manque de transparence de l'élection présidentielle du 19 décembre, soulignant que le Bélarus avait encore "un chemin considérable à accomplir" avant que ses élections ne soit jugées libres.

Le scrutin a été remporté avec près de 80% des suffrages par le président autoritaire, Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 16 ans, face à neuf candidats de l'opposition, qui ont dénoncé des fraudes massives.

"Cette élection n'a pas permis de donner au Bélarus le nouveau départ dont il avait besoin", avait déclaré le chef de la mission d'observation électorale de l'OSCE, Tony Loyd, dans un communiqué.

Il avait notamment souligné que "le décompte des voix manquait de transparence" et critiqué la vague d'arrestation lors d'une manifestation de l'opposition qui a réuni après le scrutin des dizaines de milliers de personnes au centre de la capitale Minsk.

Le rassemblement a été violemment dispersé par la police qui a interpellé quelque 600 personnes, parmi lesquelles la plupart des candidats de l'opposition, des défenseurs des droits de l'homme et des journalistes.

Après les heurts, l'Union européenne et les Etats-Unis ont dénoncé un "recours excessif à la force" et menacé de "réexaminer" leurs relations avec le Bélarus, tandis que le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a appelé mercredi à "respecter le choix du peuple bélarusse".

Les autorités bélarusses ont inculpé 22 personnes, parmi lesquelles cinq des neuf candidats de l'opposition à la présidentielle, pour "organisation de troubles massifs", un délit passible d'une peine allant jusqu'à 15 ans de prison.

De nombreuses personnes interpellées pendant ou après la manifestation ont été condamnées à des peines de détention dites administratives, allant jusqu'à quinze jours, et environ 300 personnes ont été relâchées mercredi.

Mais des centaines sont encore en prison, notamment les cinq candidats de l'opposition inculpés.




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