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Un manifestant tué lors du "jour de colère" à Bahreïn

Reuters, le 14 février 2011

La police a tiré lundi à Bahreïn des grenades lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser des manifestations en faveur de réformes, et un protestataire a été tué lors de ce "jour de colère" inspiré par les révolutions tunisienne et égyptienne, ont rapporté des témoins.

Plus de 20 personnes ont en outre été blessées, dont une grièvement, lors d'affrontements survenus dans des villages chiites des environs de la capitale Manama, selon ces témoins.

Des hélicoptères survolaient Manama où un appel à manifester n'a pas été suivi d'effet, tandis que les forces de sécurité renforçaient leur présence dans les régions chiites.

Deux témoins présents dans un hôpital de la capitale ont déclaré qu'un manifestant de 22 ans, originaire du village de Daih, était décédé de blessures par balles au dos, et qu'un autre, souffrant d'une fracture du crâne, était dans un état critique.

Dans le village de Diraz, les autorités ont dispersé à l'aide de gaz lacrymogènes une centaine de chiites qui scandaient des slogans réclamant davantage de droits politiques.

Au village de Nuwaïdrat, la police a fait usage de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc pour disperser des manifestants réclamant la libération de détenus chiites et 10 personnes ont été légèrement blessées, selon des témoins.

"Ils étaient 2.000 assis dans la rue exprimant leurs revendications lorsque la police a commencé à tirer", a dit à Reuters Kamel, qui n'a voulu décliner que son prénom.

Le climat était totalement différent à Manama où des partisans du gouvernement ont fait retentir les avertisseurs des voitures et agité des drapeaux bahreïnis pour célébrer le 10e anniversaire de la Charte nationale introduite à la suite de troubles.

A Karzakan, où les forces de sécurité affrontent régulièrement de jeunes chiites, des heurts ont opposé dimanche soir la police à des habitants du village et une personne a été blessée, ont rapporté des témoins. La police a fait état de trois blessés dans ses rangs.

L'ABROGATION DE LA CONSTITUTION RÉCLAMÉE

Soucieuse de prévenir une propagation de la contestation, la famille régnante de Bahreïn, de confession sunnite alors que la population est majoritairement chiite, avait promis la semaine dernière de distribuer 1.000 dinars (2.000 euros environ) à chaque famille bahreïnie.

Le gouvernement a par ailleurs laissé entendre qu'il pourrait libérer des jeunes arrêtés l'an dernier par les forces de sécurité.

"Nous ne voulons pas renverser la famille régnante, on veut seulement avoir notre mot à dire", a expliqué Ali Jassem, marié à une fille du cheikh Issa Qassem, puissant religieux chiite bahreïni.

Des diplomates avaient estimé que l'ampleur du rassemblement à Manama, où les manifestations sont rares, constituerait un test de la capacité des organisateurs à faire descendre un grand nombre de chiites dans la rue. Mais en dépit des appels lancés via Twitter et Facebook, en début de soirée, aucun rassemblement n'était signalé dans la capitale.

"Nous invitons toute la population bahreïnie - hommes, femmes, garçons et filles - à participer à nos rassemblements de manière paisible et civilisée pour garantir un avenir stable et prometteur pour nous-mêmes et nos enfants", disait un appel sur Twitter. "Le chemin pourrait être long et les rassemblements pourraient se poursuivre pendant des jours et des semaines."

De grandes manifestations dans cette île-Etat du Golfe pourraient constituer un encouragement pour la communauté chiite d'Arabie saoudite, elle aussi marginalisée, jugent des analystes.

Les organisateurs du "jour de colère" ont précisé qu'ils réclamaient l'abrogation de la Constitution bahreïnie et son remplacement par une nouvelle loi fondamentale élaborée par une commission comportant à la fois des sunnites et des chiites.

Ils veulent l'élection directe du Premier ministre, la libération de "tous les prisonniers politiques" et une enquête sur des allégations de torture.

 


   
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