Des centaines de manifestants accusent l'OTAN d'avoir tué une dizaine de civils lors d'un raid dans un village de la province de Nangahar, dans l'est de l'Afghanistan, dans la nuit de jeudi à vendredi.

L'Alliance atlantique a déclaré, de son côté, que des insurgés avaient été tués dans l'attaque.

Scandant « Morts aux Américains, longue vie aux talibans », les manifestants ont bloqué des routes et lancé des pierres contre les bâtiments gouvernementaux du district de Surkh Rod, où a eu lieu le raid de la Force internationale (ISAF).

Un drapeau américain a été brûlé et les corps de plusieurs victimes ont été exposés.

La police a ouvert le feu. Un manifestant est tombé.

La veille, jeudi soir, des hélicoptères de l'armée afghane et de l'ISAF avaient attaqué des repaires présumés des talibans dans un village. Selon Mohammed Arish, un administrateur gouvernemental de la ville, un père et ses quatre fils, ainsi que quatre membres d'une autre famille ont péri. « Ce sont des fermiers. Ils sont innocents. Ce ne sont pas des insurgés ou des militants », a-t-il dit à l'Associated Press.

« À ce stade, nous ne savons pas combien de personnes ont été tuées, si elles étaient toutes des talibans ou s'il y avait des civils parmi elles », a déclaré à l'Agence France-Presse, le porte-parole du gouverneur de la province, Ahmad Zia Abdulzaï.

Ce dernier a dépêché une mission d'enquête sur place.

Les raids contre des foyers d'insurgés afghans sont des sources constantes de tension entre le gouvernement afghan et les forces de l'OTAN.

Les forces de l'OTAN et afghanes s'apprêtent à lancer une vaste offensive dans la région pour déloger les talibans. Selon l'Alliance, l'opération sera cruciale pour l'issue du conflit.