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-Les pro- et anti-Saleh manifestent dans le calme à Sanaa - 3 fév. 2011

 
  Quatrième jour de manifestations anti-Saleh au Yémen

AP, le 14 février 2011

Pour la quatrième journée consécutive des milliers de Yéménites ont manifesté lundi dans tout le pays, réclamant des réformes politiques et la démission du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 30 ans.

Etudiants, militants des droits de l'homme et élus au parlement ont défilé à Sanaa, la capitale, rejoints par des avocats en robe noire, scandant des slogans réclamant la chute du régime.

Une contre-manifestation rassemblant quelques centaines de personnes leur a fait face, venue soutenir les récents appels au dialogue lancés par le pouvoir. Des échauffourées ont opposé les deux groupes devant l'université, faisant au moins trois blessés, avant que la police intervienne pour les séparer.

Selon l'avocat Hassan al-Dola, les manifestants dénoncent notamment "la corruption généralisée et l'appareil de sécurité qui terrorisait la population. "Nous continuerons à manifester jusqu'à la chute du régime", a renchéri le député indépendant Ahmed Hashid.

Dans le même temps, des dizaines de femmes manifestaient devant le siège des services de renseignement de la police dans la capitale, réclamant la libération de leurs fils.

Des manifestations similaires ont eu lieu à Aden (sud) et Taëz (centre), les deux autres grandes villes du pays. A Taëz, la police a dispersé les manifestants à coups de tirs de sommation et de grenades lacrymogènes. Douze personnes ont été blessées et des dizaines d'autres arrêtées, et des journalistes yéménites et étrangers ont été passés à tabac par des manifestants pro-gouvernementaux.

Les manifestations ne cessent de prendre de l'ampleur au Yémen depuis vendredi et les rassemblements de joie ayant suivi la démission du président égyptien Hosni Moubarak. Dimanche, la police a violemment réprimé le mouvement, à coup de tasers notamment, selon l'ONG Human Rights Watch.

Le président Saleh a reporté sa visite prévue aux Etats-Unis à la fin du mois pour suivre les développements dans la région, a annoncé la télévision publique dimanche. Il a en revanche été rendre visite aux tribus des environs de Sanaa, tentant d'éviter qu'elles ne viennent se joindre aux manifestants.

Les liens se sont resserrés entre Sanaa et Washington depuis l'émergence d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique, devenue une des filiales les plus actives du mouvement terroriste fondé par Oussama Ben Laden, dont la famille est originaire du Yémen.

Dans cette optique, l'armée américaine va entamer bientôt un nouveau programme de formation des unités antiterroristes yéménites, a annoncé un haut responsable américain de la Défense. Un programme qui coûtera environ 75 millions de dollars.

Saleh, au pouvoir depuis 30 ans au Yémen, le plus pauvre des pays arabes, a cherché à calmer le jeu en s'engageant à ne pas se représenter à l'issue de son mandat qui s'achève en 2013. Le gouvernement central du Yémen n'a guère de contrôle sur le pays en dehors de la capitale.


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Plus de 25 blessés dans des heurts entre manifestants à Sanaa

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters, le 17 février 2011

Plus de 25 Yéménites ont été blessés jeudi 17 février dans de nouveaux affrontements à Sanaa entre des étudiants et des partisans du pouvoir, alors que l'armée se déployait en force à Aden, autre foyer de contestation.

A Sanaa les manifestants, des étudiants pour la plupart, estimés à quelque 2 000 personnes, ont été attaqués dès leur sortie du campus par des partisans du Congrès populaire général (CPG), armés de gourdins et de pierres. Selon des témoins, des partisans du CPG ont également tiré à balle réelle. Quinze manifestants ont été blessés, ainsi que dix partisans du CPG, selon le correspondant de l'AFP.

AFFRONTEMENTS VIOLENTS À SANAA

Les heurts avec les partisans du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 1978, ont lieu pour la cinquième journée consécutive à Sanaa. "Le peuple réclame la chute du régime", répétaient d'une seule voix les étudiants jeudi, certains ripostant à coups de pierre à leurs attaquants. Les forces de sécurité ont tiré en l'air pour tenter de séparer les deux parties.

Mercredi, au moins dix étudiants ont été blessés lors d'affrontements similaires. Des centaines d'étudiants avaient tenté de marcher vers le palais présidentiel sur la place Sabiine, avant d'être sauvagement pourchassés par des partisans de M. Saleh, armés de gourdins, de poignards et de pierres.

L'ARMÉE DÉPLOYÉE À ADEN

A Aden, principale ville du sud du pays, l'armée s'est déployée en force au lendemain de très violents affrontements dans les différents quartiers de la ville entre des manifestants et les forces de l'ordre, qui ont fait deux tués et vingt blessés. Des centaines de personnes avaient défilé jusque tard dans la nuit dans les rues de l'ancienne capitale du Yémen du Sud, réclamant la chute du régime.

Vingt manifestants au moins impliqués dans ces troubles ont été arrêtés jeudi, selon un responsable local, alors que le président Saleh ordonnait la formation d'une commission d'enquête.

A Taez (270 km au sud-ouest de Sanaa), des centaines de jeunes manifestants ont campé, pour la sixième journée consécutive, sur un carrefour de la ville, rebaptisé "Place de la liberté", à l'instar de celle qui fut l'épicentre du soulèvement contre le régime égyptien."Ali, dégage", "Après Moubarak, Ali", affirment les banderoles installées par les protestataires. A Ebb (190 km au sud-ouest de Sanaa), des centaines ont également manifesté jeudi, appelant à la chute du régime, selon des témoins.


L'OPPOSITION RESTE À L'ÉCART

L'opposition parlementaire, qui a décidé de reprendre le dialogue avec le régime, est restée à l'écart de la contestation. Elle n'a plus organisé de manifestation depuis une marche de dizaines de milliers de ses partisans le 3 février, après les promesses de réformes annoncées par le chef de l'Etat.

M. Saleh avait annoncé le 2 février le gel des amendements constitutionnels lui permettant de briguer un nouveau mandat en 2013, et affirmé qu'il ne chercherait pas à ce que son fils lui succède.


 
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