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Heurts à Tunis lors d'une manifestation contre le pouvoir

Reuters, le 9 avril 2012
 

TUNIS (Reuters) - Des heurts ont éclaté lundi à Tunis entre policiers et des milliers de personnes hostiles au gouvernement qui tentaient de manifester sur l'avenue Habib Bourguiba, la grande artère de la capitale interdite à tous les rassemblements depuis la fin mars.

Deux milliers de manifestants s'étaient rassemblés pour commémorer le Jour des martyrs, à la mémoire des victimes indépendantistes de la répression, le 9 avril 1938, par l'armée française.

Le cortège s'est heurté devant le ministère de l'Intérieur, sur l'avenue Bourguiba, aux forces de l'ordre qui ont fait usage de grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants. Les policiers ont chargé à la matraque et poursuivi des jeunes gens armés de pierres dans les ruelles attenantes.

Durant ces heurts, les plus graves depuis plusieurs mois, des journalistes de Reuters ont vu des manifestants s'évanouir pour avoir inhalé des gaz et d'autres prendre la fuite en titubant après avoir pris des coups.

Des manifestants ont accusé Ennahda de se comporter en "nouveaux Trabelsi", le clan familial honni de l'épouse de l'ex-président Ben Ali et accusé par les Tunisiens de corruption dans les dernières années du règne de Zine ben Ali. "Les gens en ont marre des nouveaux Trabelsi !", scandait la foule.

"Le peuple veut la chute du régime !", lançaient les manifestants en reprenant à leur compte l'un des slogans-phares de la "révolution de jasmin" de janvier 2011, précurseur du "printemps des peuples arabes".

La branche "jeunesse" du parti laïque d'opposition Ettajdid a condamné la répression par la police de la manifestation dans un communiqué mis en ligne sur Facebook.

"Nous appelons le ministère de l'Intérieur à diligenter immédiatement une enquête pour identifier les responsables. Nous affirmons notre droit de manifester sur l'avenue Habib Bourguiba, symbole de la révolution, et notre défense (...) de la liberté sans condition d'expression et de protestation", lit-on sur le réseau social.

Le parti islamiste Ennahda, au pouvoir, est actuellement l'objet de pressions de la part de formations laïques et des syndicats pour qu'il n'accorde pas de place trop importante à la religion dans la sphère publique.

Cette formation modérée, qui a remporté les premières élections législatives de l'ère post-Ben Ali et dirige un gouvernement de coalition, subit des pressions inverses de la part des salafistes, des radicaux qui prônent un retour à l'islam des origines.

Ennahda, qui refuse jusqu'ici la demande de certains milieux religieux d'inscrire la "charia" (loi coranique) dans la future Constitution, tente tant bien que mal d'instaurer une voie médiane entre les revendications contradictoires des laïques et salafistes.