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  HRW dénonce des crimes de guerre commis en Somalie

Le 13 août 2007

NAIROBI (Reuters) - La population somalienne a subi depuis la fin de l'année 2006 des crimes de guerre et des atrocités dans l'indifférence "honteuse" de la communauté internationale, estime dans un rapport publié lundi l'organisation non gouvernementale Human Rights Watch.

Dans un rapport intitulé "Les civils en état de siège à Mogadiscio", l'organisation internationale de défense des droits de l'homme incrimine l'ensemble des acteurs du conflit somalien: les autorités de Mogadiscio, les insurgés mais aussi l'armée éthiopienne.

Selon l'ONG, les soldats de l'armée somalienne ont eu tendance à prévenir trop tard les populations civiles des zones de combat, pillé des habitations, ralenti l'acheminement de l'aide internationale et maltraité des dizaines de prisonniers.

Les combattants islamistes chassés de la capitale à la fin de l'année 2006 sont également dans le collimateur de l'ONG, qui les accuse d'avoir mis en danger la population civile en se tentant de se fondre dans la foule, et plus grave, d'avoir commis des crimes de guerre en brûlant vif les corps de leurs ennemis capturés.

"DÉSINFORMATION", SELON MOGADISCIO

Quant aux soldats éthiopiens venus prêter main-forte aux autorités somaliennes, ceux-ci sont responsables selon l'ONG d'avoir procédé à de lourds bombardements sur des quartiers très peuplés, dans le but d'éliminer des combattants islamistes.

"La nature délibérée de ces bombardements (...) fait penser à des crimes de guerre commandités", estime le co-auteur du rapport, Ken Roth, président de Human Rights Watch.

Selon les estimations de l'ONG, dont l'étude s'est concentrée sur Mogadiscio et ses alentours, entre 400 et 1.300 personnes auraient péri depuis la fin de l'année 2006 et près de 400.000 personnes auraient fui la capitale somalienne.

Les autorités locales et le gouvernement éthiopien ont vivement contesté les chiffres et les accusations avancés par HRW.

Le porte-parole du gouvernement somalien, Abdi Hadji Gobdon, a dénoncé un rapport "dénué de fondements" alors qu'Addis-Abeba y voit de la propagande destinée aux combattants islamistes.

"Comme d'habitude, Human Rights Watch conduit (...) son entreprise de désinformation à l'échelle mondiale avec ses contes de fées sans fondements", a déclaré un des conseillers du Premier ministre somalien, Bereket Simon.

Concernant l'attitude de la communauté internationale, l'ONG américaine note que "l'indifférence du Conseil de sécurité de l'Onu face à cette crise est venue s'ajouter à cette tragédie".

"Il s'agit d'un conflit qui a été marqué par de nombreuses violations du droit humanitaire international", note le rapport, qui dénonce aussi "le silence honteux" des institutions mondiales.

 

   
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