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Les enfants perdus du Sénégal - 15/06/2009




 
  Les détenus sont victimes de mauvais traitements dans les prisons sénégalaises, selon Amnesty International

AP, le 15 septembre 2010

Les personnes détenues dans les prisons sénégalaises sont régulièrement soumises à des mauvais traitements, dénonce un rapport publié mercredi par Amnesty International.

L'association de défense des droits de l'Homme y décrit des passages à tabac et des électrocutions qui ont provoqué la mort de plusieurs détenus. Dans certains cas, les rapports d'autopsie remis aux familles font état de côtes cassées et de blessures faciales provoqués par objets contondants. La police a parfois dit aux familles de certains prisonniers qu'ils s'étaient suicidés dans leur cellule.

"Ils nous ont traités d'une manière si violente, c'était comme si nous ne pouvions pas être considérés comme des êtres humains", a déclaré mercredi à Dakar Boubacar Diop, lui-même victime de mauvais traitements. Il s'exprimait lors d'une conférence de presse où étaient également présents les proches de personnes mortes en détention. "Je n'ai jamais vu de tortures aussi graves", a-t-il ajouté.

Au Sénégal, des policiers sont souvent blanchis dans des affaires de violences qui seraient considérées comme des violations des droits de l'homme par la justice internationale, selon le rapport.

Les familles des victimes, souvent pauvres, et qui connaissent peu le système judiciaire, ont du mal à intenter des procès aux auteurs de ces violences.

"Imaginez au Sénégal si un citoyen moyen a tué quelqu'un d'autre", note Assane Dioma Ndiaye, un avocat de plusieurs familles de victimes. "Il serait arrêtés. Mais si un policier tue quelqu'un d'autre, il ne se passe rien."

Le porte-parole présidentiel, Serigne Mbacke Ndiaye, n'a pas confirmé ni démenti les détails du rapport. Il a assuré que le Sénégal était un pays démocratique engagé à respecter les droits de l'homme. "Si ces droits son violés, alors les auteurs seront traduits devant la justice", a-t-il souligné.