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  Nouvel exode de civils après des violences dans l'est de la RDC

Reuters, le 30 août 2007

GOMA, RCD - Des milliers de civils ont fui les violents combats qui ont éclaté aux premières heures de jeudi dans la province du Nord-Kivu, dans l'est de la RDC, entre l'armée et des soldats rebelles.

Selon des témoins, un milliers de soldats fidèles au général rebelle tutsi Laurent Nkunda ont attaqué vers 04h00 locales (02h00 GMT) le QG de la brigade de l'armée congolaise cantonnée à Katalé, à une soixantaine de km au nord-ouest du chef-lieu du Nord-Kivu, Goma.

Les tirs de mitrailleuses et d'armes lourdes ont duré plus de six heures et ont été suivis par des coups de feu sporadiques. De source militaire, on faisait état de 31 blessés dans les rangs de l'armée gouvernementale.

"Il s'agit d'une nouvelle attaque d'insurgés", a déclaré à Reuters le colonel Delphin Kahimbi, chef des opérations de l'armée pour le Nord-Kivu. "Nous sommes, cette fois, en train de prendre les mesures nécessaires pour en finir avec cette situation, qui commence à nous couvrir de ridicule".

René Abandi, porte-parole de Nkunda, a rejeté cette version des événements en affirmant que c'est l'armée qui avait attaqué la première. "Nous pensons qu'ils envisagent un scénario apocalyptique. Ils veulent nous exterminer", a-t-il dit.

Un témoin à Masisi, une localité voisine abritant plus de 10.000 habitants, a indiqué que plusieurs civils avaient été touchés par des balles perdues et qu'un exode avait commencé.

UN EXODE SERAIT EN COURS A MASISI

"Masisi s'est entièrement vidée de ses habitants. Ils se sont tous enfuis", a déclaré à Reuters Jean Kugaya, travailleur humanitaire de l'ONG World Vision.

Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a affirmé ne pas être en mesure de confirmer l'exode de jeudi, mais s'est déclaré inquiet de la hausse du nombre de réfugiés dans les dernières semaines.

"Nous craignons qu'avec ces confrontations croissantes il n'y ait de plus en plus de déplacements de population, créant de nouveaux camps de réfugiés qui seront de plus en plus difficiles à gérer", a déclaré un porte-parole du HCR.

En 2004, Nkunda s'était emparé de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, avec 4.000 hommes. Il fait l'objet d'un mandat d'arrêt international pour des crimes de guerre qu'il est accusé d'avoir commis durant cette période.

En vertu d'un accord de paix conclu sous l'égide du Rwanda, plusieurs milliers de combattants de Nkunda ont été incorporés dans des unités mixtes de l'armée régulière.

Mais les violences se sont poursuivies et certains de ces soldats ont abandonné leurs régiments la semaine dernière.

   


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