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La charia instaurée dans la vallée de la Swat au Pakistan

 
 
Pakistan : premières arrestations au départ d'une manifestation interdite

AFP, le 12 mars 2009

Des dizaines d'opposants ont été arrêtés jeudi à Karachi, dans le sud du Pakistan, au départ d'une "longue marche" interdite par le gouvernement, désemparé face à une crise de confiance sans précédent depuis son arrivée au pouvoir il y a un an.

Cette fronde de l'opposition, menée par l'ancien Premier ministre Nawaz Sharif, menace de déstabiliser encore plus la jeune démocratie pakistanaise, fragilisée par le terrorisme , et vise en particulier son président, Asif Ali Zardari.

Des centaines d'avocats en robe noire et de militants d'opposition, le poing dressé, ont défilé dans Karachi, réclamant au président Zardari qu'il respecte sa promesse de rétablir dans leurs fonctions des juges destitués par le précédent régime militaire de Pervez Musharraf.

A la veille de cette "longue marche", qui doit rejoindre Islamabad le 16 mars après un parcours de 1.500 kilomètres, les autorités avaient arrêté des centaines d'opposants et interdit tout rassemblement sur le trajet.

Défiant cette interdiction, les manifestants ont commencé jeudi à se rassembler à Karachi, la principale ville du pays, placée sous extrême sécurité et où des dizaines d'entre eux ont été arrêtés.

"Dehors, Zardari dehors", "Zardari, une nouvelle menace", scandaient les manifestants, pendant que les policiers anti-émeutes, armés de matraques, poussaient au moins 35 d'entre eux dans des fourgons. D'autres gagnaient pendant ce temps le mausolée du fondateur du Pakistan, Mohammad Ali Jinnah, où une caravane de véhicules devait partir pour Islamabad.

Les avocats, à l'origine du mouvement, ont été rejoints par les partis d'opposition, en particulier depuis que la Cour suprême a prononcé le 25 février l'exclusion de la vie politique de Nawaz Sharif, rattrapé par un passé judiciaire chargé.

Cette fronde cible tout particulièrement Asif Ali Zardari, un président qui n'a jamais vraiment réussi à asseoir sa légitimité, arrivé au pouvoir après l'assassinat, le 27 décembre 2007, de son épouse Benazir Bhutto et la victoire électorale du parti que celle-ci dirigeait, le Parti du Peuple Pakistanais (PPP).

Ces dernières semaines, le duel au sommet entre Nawaz Sharif et Asif Ali Zardari a fait ressurgir les anciennes luttes entre les clans Sharif et Bhutto, qui ont émaillé la vie politique du Pakistan dans les années 90, lorsque Nawaz Sharif et Benazir Bhutto étaient Premiers ministres en alternance. A l'heure où le Pakistan est frappé par une vague d'attentats islamistes qui a déjà fait plus de 1.600 morts, et tenu en échec dans sa lutte contre les talibans et Al-Qaïda, tous les commentateurs soulignent le danger potentiel pour la région d'une déstabilisation du pays.

Et les arrestations de mercredi, critiquées aussi bien par la Grande-Bretagne, l'ancienne puissance coloniale, que par des défenseurs des droits de l'homme, ont jeté le discrédit sur le régime démocratique qui a succédé à plus de huit ans de pouvoir militaire.

"La transition démocratique du Pakistan est mise en péril par la réaction du gouvernement qui a réagi à un différend politique avec une force qui n'était pas nécessaire", écrivait jeudi l'organisation Human Rights Watch.

"Les forces qui prétendaient défendre l'indépendance judiciaire et les principes démocratiques se sont brutalement retournées contre le peuple", commentait le grand quotidien The News. "Tout le bien qui pouvait être entrevu après les élections de l'an dernier est mort".

Des centaines d'opposants interpellés avant une manifestation nationale

AP, le 12 mars 2009

Les autorités pakistanaises ont arrêté une centaine d'opposants politiques pour tenter de contrer les manifestations contre le gouvernement qui doivent converger ce jeudi dans la capitale Islamabad.

Les interpellations ont eu lieu dans la nuit de mercredi à jeudi à Karachi ainsi que devant la haute cour jeudi matin, où des échauffourées ont opposé police et manifestants, ont déclaré des témoins et le chef de la police de la ville Wasim Ahmad.

Le principal parti d'opposition et deux autres petites formation ont rejoint les avocats qui réclament l'indépendance de la justice, un mouvement qui menace le jeune gouvernement pakistanais soutenu par les Etats-Unis dans sa lutte contre les talibans et Al-Qaïda.

La police avait interpellé mercredi 300 militants politiques dans l'ensemble du pays et interdit les manifestations dans deux provinces dont celle de Sindh où se trouve Karachi.

"Notre longue marche se poursuivra comme prévu", a prévenu Naim Qureshi, un avocat renommé de Karachi. Lui-même et d'autres avocats ont décidé de se rendre à Islamabad jeudi en convoi, afin de rejoindre des milliers d'autres manifestants pour la grande manifestation devant le Parlement lundi prochain.

"Je ne peux pas me reposer, alors que le Pakistan prend des mesures catastrophiques", a déclaré le chef de l'opposition Nawaz Sharif, devant une foule rassemblée dans une province du nord. "Nous ne pouvons accepter de compromis, lorsque toutes les institutions sont en ruine et que le système est sur le point de s'effondrer".

L'agitation politique croissante soulève également le spectre d'une possible intervention militaire, dans un pays qui possède l'arme nucléaire et déjà sujet à de nombreux coups d'Etat militaires.


Arrestations par centaines au Pakistan avant un mouvement social

Reuters, le 11 mars 2009

Les autorités pakistanaises ont interdit des rassemblements dans deux provinces et arrêté des centaines de militants à la veille d'une grande manifestation itinérante d'avocats et de partis d'opposition propre à déstabiliser le gouvernement en place depuis un an.

Le gouvernement civil dirigé par le Parti du peuple pakistanais (PPP) du président Asif Ali Zardari affronte avec peine une crise économique et des problèmes de sécurité.

Washington, qui juge essentiel le concours du Pakistan pour stabiliser l' Afghanistan voisin et tenir en échec Al Qaïda, souhaite voir Islamabad se concentrer sur la lutte contre l'extrémisme et s'arracher aux dissensions intérieures.

"Les gouvernements provinciaux ont les pleins pouvoirs pour maintenir l'ordre (...) Des menaces pèsent sur la sécurité", a déclaré Rehman Malik, directeur du ministère de l'Intérieur.
Signe de l'instabilité ambiante, deux islamistes présumés munis de grenades ont tenté d'assassiner un ministre de la province de la Frontière du Nord-Ouest avant de tuer trois autres personnes et de se donner la mort, a rapporté la police.

Les autorités du Pendjab et du Sindh ont interdit les manifestations et un responsable du Pendjab a annoncé l'interpellation de 300 militants politiques qui menaçaient de "perturber la paix".

Malgré ces mesures, avocats antigouvernementaux et partis d'opposition maintiennent leur projet de manifestation sous forme de convoi automobile qu'ils qualifient de "longue marche".
Cette caravane de voitures et d'autocars doit partir des provinces du Sindh et du Balouchistan pour atteindre le Pendjab vendredi. Les participants comptent entamer lundi prochain un "sit-in" devant le Parlement d'Islamabad.

Les avocats, en coordination avec des partis d'opposition pouvant mobiliser un grand nombre de militants, lancent un défi de taille à Zardari parce qu'il a refusé de réintégrer à son poste l'ancien président de la Cour suprême Iftikhar Chaudhry, limogé en 2007 par le président d'alors, Pervez Musharraf.

"C'est un moment crucial pour le Pakistan", a lancé l'ex-Premier ministre et opposant Nawaz Sharif lors d'un meeting dans la province de la Frontière du Nord-Ouest. "C'est une occasion de sauver le Pakistan."

"Le gouvernement semble déterminé à stopper la longue marche", a noté pour sa part Tariq Mehmud, avocat comptant parmi les organisateurs de la manifestation. "Notre projet est intact. Nous verrons ce qui arrivera."
   

 

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