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Ossétie du Sud : des Géorgiens forcés de déblayer les rues de Tskhinvali

AP, le 17 août 2008

TSKHINVALI, Ossétie du Sud - Des Géorgiens ont été vus samedi forcés par des militaires d'enlever les débris qui jonchent les rues de Tskhinvali, capitale de la province séparatiste d'Ossétie du Sud, a rapporté un journaliste de l'agence Associated Press. Les hommes, âgés d'une quarantaine et d'une cinquantaine d'années, étaient escortés par un officier russe et des Ossètes armés dans cette ville au centre des combats entre Russes et Géorgiens. "Ils sont de nettoyage pour eux-mêmes", a assuré Mikhaïl Mindzaïev, ministre de l'Intérieur d'Ossètie du Sud.

Trois équipes de travailleurs géorgiens ont ainsi été surprises samedi. Approché par le reporter, l'un de ces hommes a confirmé qu'il travaillait contre son gré.

Lyoudmila Bitoïeva, une habitante de Tskhinvali, a pour sa part indiqué que sa famille logeait cinq travailleurs géorgiens contraints par les autorités locales de nettoyer les rues et de ramasser les gravas depuis l'interruption des combats.

"Le travail transforme même les singes en hommes", a commenté l'officier russe accompagnant une équipe d'une vingtaine d'homme, menaçant d'arrêter le photographe de l'AP s'il prenait des clichés de ces travailleurs forcés. Il a refusé de décliner son identité.

Le sort de ces Géorgiens est à l'image de la situation chaotique que connaît la capitale sud-ossète. Après que les troupes russes et séparatistes ont repoussé les troupes géorgiennes, de nombreux pillages de magasins et de maisons ont été signalés dans la ville. En périphérie, des maisons ont été brûlées. Mikhaïl Mindzaïev a évoqué la répression contre les pillards. Deux auraient été tués jeudi.

Depuis le cessez-le-feu, les réfugiés retournent chez eux et bien souvent repartent en découvrant leurs maisons détruites. La ville reste privée d'électricité et pour avoir de l'eau potable, les habitants sont obligés d'aller la chercher à plusieurs kilomètres. Et ils ont du mal à trouver de quoi manger. Beaucoup se plaignent de l'arrivée tardive de l'aide humanitaire.

Le 7 août, les troupes géorgiennes avaient pilonné la ville dans le but de reprendre le contrôle de la province séparatiste, ce qui avait provoqué une vive réaction des Russes présents en Ossétie du Sud. Moscou a alors envoyé des centaines de chars et les combats de rues ont vidé la ville de 80% de ses habitants, soit le départ de 30.000 personnes.

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