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Les sans-papiers reprennent la Cité

L'humanité, le 8 octobre 2010

Plusieurs centaines de travailleurs sans papiers ont investi hier avec la CGT la Cité de l’immigration à Paris. Leur objectif : voir enfin appliqués les critères obtenus en juin après huit mois de grève.

«Faut toujours montrer ses muscles en France pour entamer une négociation », déplore Francine Blanche, membre de la direction confédérale de la CGT. Hier matin, 500 salariés sans papiers ont entamé, avec la CGT, l’occupation de la Cité nationale de l’histoire de l’émmigration à Paris. L’objectif ? Que soient appliquées les dispositions sur la régularisation par le travail, nées de l’accord du 18 juin dernier. 

1 870 dossiers déposés

Censé définir des critères de régularisations « objectifs et uniformes » pour éviter les différences de traitement entre préfectures, ce texte prévoit une régularisation des travailleurs disposant d’une promesse d’embauche et justifiant de douze mois d’activité. « Il permet des avancées, mais les grévistes sont exclus de sa mise en œuvre, explique Raymond Chauveau, coordinateur CGT. Nous demandons au gouvernement de respecter ses engagements et de délivrer sans attendre des récépissés aux 6 804 grévistes dont il a la liste. » Une liste qui atteindrait même en tout les 1 870 dossiers déposés en préfecture, pour seulement 58 autorisations de travail octroyées à ce jour.

La faute à des « dossiers incomplets », argumente le ministère de l’Immigration. « C’est une plaisanterie », a répondu hier Francine Blanche, lors d’une conférence de presse tenue dans la foulée au siège de la CGT à Montreuil. « On est à un carrefour. Soit le gouvernement met en application le texte, soit on est reparti pour une nouvelle lutte. Que ce soit clair, net et précis. »

Les raisons de ces lenteurs, pour la responsable syndicale ?« Un manque manifeste de volonté politique. Certaines forces veulent faire payer aux grévistes l’obtention de critères obligatoires. » Sans parler de ces préfectures récalcitrantes, « dont certaines aimeraient revenir (aux critères de) 2008 ».

Devant un parterre de journalistes impatients, visiblement plus concernés par la mobilisation sur les retraites que par le sort des travailleurs sans papiers, Bernard Thibault a dressé un lien « évident » entre ces deux sujets. « Le travail illégal correspond à 4 % du PIB, a souligné le secrétaire général de la CGT. D’après l’Organisation internationale du travail, il y aurait entre 300 000 et 400 000 travailleurs sans papiers en France, la moitié qui sont mal déclarés ou pas déclarés du tout. Leur régularisation pourrait rapporter environ un milliard d’euros, notamment aux caisses de retraite. » 

Avec le Soutien du PCF

Alors que la menace d’une évacuation par la police de la Cité de l’immigration semblait se préciser hier en fin d’après-midi, le PCF soulignait dans un communiqué de soutien la portée « symbolique » du lieu choisi pour cette nouvelle action. « C’est une façon de dire qu’on ne saurait dresser une histoire de l’immigration sans prendre en compte la souffrance des milliers de travailleurs et travailleuses sans papiers vivant dans notre pays », écrit le Parti communiste.

 

   

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