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Circulaire compléméntaire sur l'accès à l'emploi des étudiants étrangers
Circulaire du 31 mai 2011 - Maîtrise de l'immigration professionnelle
Collectif du 31 Mai




 
Claude Guéant présente une circulaire atténuée sur les étudiants étrangers

Le Monde, le 4 janvier 2012

En finir une bonne fois pour toutes avec la polémique sur les étudiants étrangers. Tel est l'objectif du gouvernement, qui devait présenter, mercredi 4 janvier, une "circulaire complémentaire" à celle, controversée, du 31 mai 2011.

Le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, accompagné de ses homologues au travail, Xavier Bertrand, et à l'enseignement supérieur, Laurent Wauquiez, devaient recevoir dans l'après-midi le président de la Conférence des grandes écoles, Pierre Tapie, le président de la Conférence des présidents d'université, Louis Vogel, et le président de la Conférence des directeurs des écoles françaises d'ingénieurs, Christian Lerminiaux.

"ON S'EST PLANTÉS"

L'idée est de leur présenter un projet, déjà abouti, de texte visant à lever "les malentendus". L'affaire était sur les rails depuis que Claude Guéant avait lui-même reconnu sa circulaire initiale trop générale et annoncé qu'un nouveau texte verrait le jour. Laurent Wauquiez étant allé jusqu'à reconnaître le 17 décembre 2011 sur France 2 : "On s'est plantés, il faut le dire clairement."

Selon nos informations, le nouveau texte devrait inviter les préfets à faire en sorte que "la nécessaire maîtrise de l'immigration professionnelle ne se fasse pas au détriment de l'attractivité du système d'enseignement supérieur, ni des besoins de certaines de nos entreprises en compétences spécifiques de haut niveau".

Pas question, donc, de retirer la circulaire du 31 mai 2011, dont le gouvernement rappelle qu'elle constitue "une instruction générale sur la politique d'immigration professionnelle" qui n'aborde que "succinctement" la situation des étudiants. Celle-ci l'engageait cependant suffisamment pour avoir suscité l'inquiétude des universitaires, des directeurs de grandes écoles et des patrons. La circulaire du 31 mai avait en effet été perçue comme une restriction à la possibilité pour les diplômés étrangers de rester en France quelques mois supplémentaires après obtention de leur diplôme afin d'acquérir une première expérience professionnelle.

"HAUTS POTENTIELS" AU MOINS TITULAIRES D'UN MASTER

Avec ce nouveau texte, le gouvernement veut effacer l'effet désastreux provoqué par la polémique et montrer qu'il ne confond pas politique d'immigration et accueil des jeunes talents.

Pour entrer dans le cadre de la nouvelle circulaire, les étudiants doivent être au moins titulaires d'un master. Ces "hauts potentiels", comme Laurent Wauquiez les qualifiait sur RTL mercredi matin, sont utiles à l'attractivité de la France autant qu'à la compétitivité de ses entreprises. La circulaire complémentaire ne manquera pas de le rappeler. Le gouvernement entend même y préciser que sa politique vise à permettre de "recruter des cadres performants, quelle que soit leur nationalité, dès lors que ceux-ci disposent de compétences dont ces entreprises ne peuvent se passer." Or, "la connaissance approfondie d'un pays ou d'une culture étrangère peut constituer une compétence spécifique recherchée, par exemple pour la conquête d'un nouveau marché".

Et le gouvernement veut au passage rappeler qu'une procédure existe et qu'elle doit être utilisée. L'article 311-11 du code de l'entrée et du séjour des étrangers prévoit qu'une autorisation provisoire de séjour de six mois peut être délivrée immédiatement aux diplômés et éventuellement prorogée.

"DE GROS DÉGÂTS ONT DÉJÀ ÉTÉ COMMIS"

Dans un contexte international où chaque pays cherche à attirer les talents, le vivier des étudiants étrangers représente un enjeu crucial. C'est pour cette raison que le Medef, les grandes écoles, les universités et des responsables politiques comme l'ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin ou l'actuel ministre de l'enseignement supérieur, Laurent Wauquiez, avaient d'emblée mis en garde sur les dangers de la circulaire du 31 mai. Pour M. Wauquiez, la mise au point du gouvernement devrait permettre de calmer le jeu, parce que "la nouvelle instruction est claire et qu'elle montre que le gouvernement prend en compte les enjeux en termes d'attractivité et de compétitivité".

"Nous attendons de voir comment ce sera explicité et mis en œuvre", prévient Fatma Chouaieb, porte-parole du Collectif du 31 mai, mobilisé sur le retrait de la première circulaire. La jeune femme souligne que "de gros dégâts ont déjà été commis" : "Beaucoup de jeunes ont dû renoncer à l'emploi qu'ils avaient décroché et rentrer dans leur pays."