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Le projet de code pénal des mineurs ne satisfait personne - Le Monde, le 13 mai 2009

 


 

Tollé politique contre la fouille des élèves

Reuters, le 22 mai 2009

Après la levée de boucliers syndicale, l'idée de Xavier Darcos d'imposer une fouille des élèves pour lutter contre la violence à l'école suscite de vives critiques dans le monde politique.

Nicolas Sarkozy, qui entend "sanctuariser" les établissements scolaires, a prévu de réunir les "principaux acteurs de la sécurité, de la chaîne pénale et de l'Education nationale" à l'Elysée jeudi prochain.

Après l'agression d'une enseignante près de Toulouse vendredi dernier, le ministre de l'Education avait affirmé vouloir étudier "toutes les solutions possibles", comme l'installation de portiques de détection de métaux à l'entrée des collèges et lycées.

Jeudi, devant le congrès de la Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public (PEEP) à La Rochelle, Xavier Darcos a suggéré de créer dans les établissements "une force mobile d'agents" qui seraient formés pour constater des délits, confisquer des armes ou procéder à des fouilles si besoin.

"Ce que nous voulons, c'est dissuader les candidats à la violence", a-t-il expliqué à la presse. "Il faut pour cela donner aux personnels des établissements des moyens juridiques et matériels d'agir."

Pour Nathalie Arthaud, porte-parole de Lutte ouvrière, "toutes ces mesures sont très démagogiques".

"Que veut-il faire croire ? Qu'il suffira de faire porter un uniforme de policier aux enseignants pour qu'il n'y ait plus de violence, de comportements agressifs dans les écoles, dans les collèges, dans les lycées ? Non, ça personne ne le croira", a-t-elle dit sur France 2.

Le socialiste Jean-Christophe Cambadélis a comparé, sur RMC Info et BFM TV, le projet de Xavier Darcos à un "GIGN scolaire".

"Le problème n'est pas tant d'avoir une brigade spéciale ou de demander aux enseignants de fouiller les cartables des enfants, le problème est d'avoir un encadrement de surveillants" suffisant, a déclaré le député parisien.

"DE LA FOLIE"

Bruno Julliard, secrétaire national chargé de l'Education au Parti Socialiste, a estimé qu'il s'agissait d'"un aveu d'échec de la droite".

"Quand un gouvernement en vient à proposer de substituer des policiers aux enseignants, c'est qu'il a échoué sur toute la ligne", dit-il dans un communiqué.

Le PS appelle à revenir sur les 13.500 suppressions de postes prévues en 2009 dans l'Education Nationale et à recruter des "surveillants éducatifs formés, sous la responsabilité des conseillers principaux d'éducation."

Daniel Cohn-Bendit a estimé sur i-télé que "fouiller les enfants à l'entrée de l'école, c'est de la folie".

Le député européen dénonce une dérive sécuritaire après l'arrestation de deux enfants de six et dix ans, mardi à Floirac (Gironde), à la sortie de leur école parce qu'ils étaient soupçonnés d'avoir volé un vélo.

Pour Nicolas Dupont-Aignan, l'idée de Xavier Darcos est "grotesque".

"Il suffirait de mettre des surveillants qui manquent (...). On a supprimé des postes et maintenant on va mettre des portiques? Tout ça est ridicule", a affirmé le dirigeant du mouvement "Debout la République" sur Canal+.

Selon le ministère de l'Education, une vingtaine de faits avec arme sont recensés chaque mois dans des établissements scolaires en France.

Le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, a défendu les "propositions innovantes" du ministre de l'Education au nom du "droit à la sécurité" des enseignants et des familles.

Après les protestations des syndicats d'enseignants et de lycéens, le syndicat FSU des personnels de direction (SnU.pden-FSU) a affirmé vendredi dans un communiqué que les mesures envisagées par Darcos ne régleraient "en rien les problèmes de violences scolaires".

"Nous refuserons de devenir des agents supplétifs des forces de sécurité", déclare le syndicat, qui souligne que les statistiques des violences graves dans les établissements scolaires ne sont pas en augmentation.

 


   
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