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Associations et candidats anti-libéraux manifestent contre les expulsions
 
 


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AFP, le 11 mars 2007

Les associations pour le droit au logement ont mobilisé plusieurs milliers de personnes dimanche à Paris, dont des candidats à l'élection présidentielle, pour dénoncer la reprise des expulsions locatives quelques semaines après le vote de la loi sur le logement opposable.

De nombreuses femmes accompagnées de leurs enfants figuraient parmi les manifestants - 1 200 selon la police, 5 000 pour les organisateurs - mobilisés à l'initiative du DAL et de différentes associations.

"Les taudis, y'en a marre" ont chanté les manifestants qui brandissaient des banderoles demandant "un logement pour tous, halte aux expulsions".

Christelle M., 35 ans, est venue avec ses trois enfants, âgés de 15 à 4 ans. Elle vit depuis trois semaines dans sa voiture après que l'amie qui l'hébergeait depuis un an et demi lui a demandé de partir. "Le 115 m'envoie n'importe où en banlieue parisienne. Avec la voiture, je me mets près de l'école de mes enfants", a expliqué la femme aux cheveux tressés.

Un homme a brandi en tête de cortège l'avis d'expulsion qu'il a reçu deux jours plus tôt. "Les bonnes paroles, je n'y crois plus", a regretté Christian L., 53 ans, qui vit du RMI et a déjà connu la rue.

Les expulsions, interdites pendant la période hivernale, peuvent reprendre à compter du 16 mars.

Trois candidats à l'élection présidentielle étaient présents dans les rangs des manifestants : Arlette Laguiller (Lutte ouvrière), Olivier Besancenot (Ligue communiste révolutionnaire) et José Bové. Mme Laguiller a jugé "indigne qu'une loi sur le logement opposable soit votée et que l'on commence à expulser des gens à partir du 16 mars". "La loi ne règle rien si l'Etat ne prend pas en charge un grand service public du logement avec construction massive de logements et réquisition de logements vacants", a-t-elle ajouté.

Votée le 22 février, la loi instituant le droit opposable au logement inscrit dans la loi un "droit à un logement décent et indépendant (...) garanti par l'Etat".

"Le vrai droit au logement, c'est pas d'expulsion", a de son coté déclaré M. Besancenot qui a ajouté: "la seule expulsion locative qui ne me fera pas pleurer, c'est celle de Jacques Chirac", dans une allusion ironique à l'allocution du président de la République dimanche soir.

"Les expulsions augmentent de 20% chaque année avec la dégradation de la situation sociale des personnes et la hausse des loyers. Quand vous êtes au croisement de tout ça, vous plongez", a expliqué à l'AFP Jean-Pierre Giacomo, président de la Confédération Nationale du Logement, qui estime à 120 000 le nombre des expulsions en 2006.

Selon le ministère de la Justice, 99.768 décisions d'expulsion ont été prononcées en 2005, contre 103.285 en 2004 et 94.743 en 2003.

Le rapport 2007 de la Fondation Abbé Pierre estime pour sa part que 3.261.600 personnes sont concernées par le mal-logement et 100.000 sont sans-abri.