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L'offensive à Gaza pourrait profiter à Tzipi Livni

 

Reuters, le 30 décembre 2008
   

L'offensive de l'armée israélienne sur la bande de Gaza pourrait profiter à la ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, en vue des élections législatives du 10 février qui l'opposeront au favori des sondages, Benjamin Netanyahu.

Livni, au même titre que le ministre de la Défense Ehud Barak, a fait un pari sur sa carrière politique en lançant une attaque d'envergure contre le Hamas dans le territoire palestinien, estiment des analystes.

De l'issue de cette offensive - et du nombre de victimes civiles et militaires israéliennes - dépendra en grande partie la capacité de Livni à devancer Netanyahu lors des élections.

"Si (Livni et Barak) n'avaient pas agi, ils auraient été finis sur le plan politique", affirme Shmuel Sandler de l'université Bar-Ilan, près de Tel Aviv.

Pour l'heure, la population israélienne réagit favorablement à l'offensive qui vise à faire cesser les tirs de roquettes des activistes palestiniens sur le sud d'Israël. Plus de 80% la soutiennent, selon un sondage de la télévision.

Livni, 50 ans, qui a succédé au Premier ministre démissionnaire Ehud Olmert à la tête du parti Kadima (centre), semble d'ailleurs déjà tirer profit de l'offensive.

La plupart des sondages continuent de donner Netanyahu en tête mais l'avance de l'ancien Premier ministre et chef de file du Likoud (droite) s'est réduite ces derniers jours.

Une étude publiée dimanche soir par la télévision Channel 10, au lendemain du lancement de l'offensive israélienne, ne lui donne plus que deux sièges d'avance à la Knesset.

Ce sondage crédite également Ehud Barak, 66 ans, chef des forces armées et premier ministrable du Parti travailliste (centre-gauche), d'une hausse de quatre points.

UN TIMING "PARFAIT"

Les observateurs estiment toutefois que l'impact de l'offensive sur le scrutin, quoique non négligeable, ne sera pas décisive, l'élection n'ayant lieu que dans une quarantaine de jours.

"Nous savons que l'effet immédiat se traduit par une progression de la cote de popularité de Livni et Barak. Nous ne savons pas combien de temps cela va durer", estime Mark Heller, politologue à l'université de Tel Aviv.

Pour Shmuel Sandler, "Livni pourrait mordre sur l'électorat de Netanyahou mais il est trop tôt pour dire si elle va le battre".

De nombreux experts pensent que la décision du gouvernement de déclencher l'offensive a été motivée par la pression de la population, exaspérée par les tirs de roquettes, plutôt que par des visées électoralistes.

"Je ne pense pas au final que des considérations électoralistes soient entrées en ligne de compte. Israël ne pouvait plus subir le feu nourri des roquettes et devait agir", commente Michael Oren, analyste à l'Institut Shalem, un groupe d'experts de Jérusalem.

Quelles qu'en soient les motivations, le timing de l'offensive - entre les vacances de Noël, la transition politique aux Etats-Unis et la crise économique - ne pouvait être meilleur pour Israël, selon Sandler.

"Le Hamas n'a pas compris qu'il était tombé dans un piège, entre le fait que Washington ne 'fonctionne' pas à Noël et que tous les yeux soient braqués sur la crise économique mondiale", dit-il.