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Inde : un groupe islamiste revendique 12 attentats (AFP, le 31/10/2008)


 

Inde : 56 tués par 12 attentats simultanés dans le nord-est en insurrection

AFP, le 30 octobre 2008

Cinquante six personnes ont été tuées et plus de 300 blessées jeudi par douze attentats quasiment simultanés dans plusieurs départements du nord-est de l'Inde, une action attribuée à une puissante rébellion séparatiste qui a pourtant démenti

Les 12 bombes ont secoué à partir de 11H20 (05H50 GMT) et en l'espace d'une heure l'Etat de l'Assam et sa ville principale Guwahati, elle-même cible de six engins explosifs qui ont tué 27 personnes, selon le gouvernement régional.

Trois autres départements de cet Etat reculé ont été visés avec une trentaine de victimes.

Le bilan total provisoire est "de 56 morts et de plus de 300 blessés, parmi lesquels 70 sont dans un état critique", a déclaré le ministre de la Santé de l'Assam, Himanta Biswa Sarma.

Personne n'a revendiqué, mais les autorités estiment que seule la guérilla du Front de libération de l'Asom (ULFA) en lutte armée depuis 1979 pour l'indépendance de l'Assam, peut être derrière ces attaques coordonnées.

"La suspicion pèse sur l'ULFA qui, dans le passé, a perpétré de tels attentats en série", a accusé le ministre Sarma, précisant que des bombes étaient accrochées à des vélos et bourrées de produits inflammables.

Plus prudent, le Premier ministre indien Manmohan Singh a dénoncé "des actes barbares, désespérés et lâches visant des hommes, des femmes et des enfants innocents", sans accuser personne.

D'autant que l'ULFA a vite affirmé n'être "en aucune manière impliqué dans ces explosions".

A Guwahati, "le quartier grouillait de passants, employés de bureaux, commerçants et vendeurs ambulants lorsqu'une énorme explosion a retenti", a raconté Arindam Das qui faisait ses courses. "J'ai vu au moins six cadavres et plus de 30 personnes en sang gisant sur la chaussée", a-t-il soufflé.

Des survivants ont raconté avoir été pris de panique et vu des corps mutilés, des dizaines de blessés acheminés vers des hôpitaux au milieu de carcasses déchiquetées et fumantes de voitures et de motocyclettes.

Plusieurs heures après les attentats, une épaisse fumée noire s'élevait encore au-dessus d'immeubles de Guwahati.

Juste avant le déjeuner, un marché municipal de fruits et légumes a été dévasté, tout près des bureaux du gouvernement et de l'assemblée de la province. Une autre explosion est survenue devant le tribunal départemental, tuant cinq personnes aux "corps carbonisés et méconnaissables", selon un policier.

Un couvre-feu diurne a été imposé à Guwahati: des habitants en colère face à l'absence de mesures de sécurité anti-terroristes commençaient à mettre à sac des autobus et des voitures de la police.

Le nord-est de l'Inde forme une enclave nichée entre le Bhoutan et la Chine au nord, la Birmanie à l'est et le Bangladesh à l'ouest.

Ces Etats indiens de Manipur, Nagaland, Assam, Meghalaya, Tripura et Mizoram sont à des degrés divers le théâtre d'insurrections séparatistes et de violences intercommunautaires qui ont fait quelque 50.000 morts depuis l'indépendance de l'Inde en août 1947.

Dans l'Assam, réputé pour ses magnifiques plantations de thé à flanc de colline, les violences ont fait 10.000 tués en vingt ans.

Mais la guérilla de l'ULFA, un temps populaire, a perdu le soutien de l'ensemble de la population depuis que des attentats dans des lieux publics ont fauché des civils.

L'Assam, peuplé de 26 millions d'habitants, compte un quart de migrants d'autres Etats de l'Union fédérale indienne, dont 800.000 Indiens du Bihar voisin. Les tensions inter-régionales y sont fréquentes. Un attentat attribué à l'ULFA a fait 62 morts en janvier 2007, surtout des travailleurs immigrés parlant le hindi et non le dialecte local.

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Inde : un groupe islamiste revendique 12 attentats

AFP, le 31 octobre 2008

Un groupe islamiste indien presque inconnu a revendiqué vendredi les 12 attentats commis la veille dans le nord-est de l'Inde, qui ont fait 76 morts et avaient d'abord été imputés à une rébellion séparatiste épaulée par des fondamentalistes musulmans.

Un groupe islamiste indien presque inconnu a revendiqué vendredi les 12 attentats commis la veille dans le nord-est de l'Inde, qui ont fait 76 morts et avaient d'abord été imputés à une rébellion séparatiste épaulée par des fondamentalistes musulmans.

La pire attaque "terroriste" jamais perpétrée dans l'Etat de l'Assam, à la frontière avec le Bangladesh, est l'oeuvre d'une mystérieuse "Force de sécurité islamique-Moudjahidine indiens", d'après un SMS que ce groupuscule a envoyé à la télévision Newsline, qui a transmis ce message à l'AFP.

"Nous avertissons tout le monde, dans l'Assam et en Inde, que d'autres (attentats) comme ceux-là se produiront à l'avenir et nous remercions tous nos fidèles et nos partenaires", a proclamé le groupe, dont le nom avait brièvement été cité en 2000 dans l'ouest de l'Assam au moment d'affrontements entre tribus et migrants originaires du Bangladesh voisin.

Dans cette région reculée, les autorités ont ouvert leur difficile enquête.

"Nous ne voulons pas révéler de détails sur les éventuels responsables, mais nous sommes certains de les attraper", a assuré le ministre fédéral de l'Intérieur, Shivraj Patil, qui s'est rendu au chevet de blessés et qui sera suivi samedi par le Premier ministre Manmohan Singh.

La police a interrogé une dizaine de personnes et "nous devrions être en mesure d'identifier les gens ou les groupes impliqués", a promis un enquêteur.

Dans un premier temps, le gouvernement régional soupçonnait la guérilla du Front de libération de l'Asom (ULFA), en lutte armée depuis 1979 pour l'indépendance de l'Assam.

Mais comme celle-ci a vite démenti, la police penchait alors pour la piste islamiste.

"Des forces jihadistes pourraient être derrière tout cela en coopération avec des rebelles locaux", avait dit jeudi à l'AFP le chef des services de renseignement de l'Assam, Khagen Sharmna.

De fait, des organisations islamistes ont été repérées dans l'Assam, comme le Harkat-ul-Jihad-al-Islami (HuJI) basé au Bangladesh.

Jeudi, les douze bombes ont fait un carnage en moins d'une heure dans la ville principale Guwahati, cible de six engins qui ont déchiqueté 43 personnes. Trois autres départements ont été meurtris avec une trentaine de morts. Trois cents personnes sont blessées.

Le nord-est de l'Inde forme une enclave nichée entre le Bhoutan et la Chine au nord, la Birmanie à l'est et le Bangladesh à l'ouest. Les Etats de Manipur, Nagaland, Assam, Meghalaya, Tripura et Mizoram sont en proie à des insurrections séparatistes ou autonomistes et à des violences intercommunautaires qui ont fait 50.000 morts depuis l'indépendance de l'Inde en août 1947.

Dans l'Assam, réputé pour ses magnifiques plantations de thé à flanc de colline, les violences ont fait 10.000 morts en vingt ans.

Mais la guérilla de l'ULFA, un temps populaire, a perdu le soutien de la population depuis que des attentats en ville fauchent des civils.

Sur les 26 millions d'habitants de l'Assam, on compte un quart de migrants venus d'autres Etats de l'Union fédérale indienne, dont 800.000 Indiens du Bihar. Les tensions interrégionales y sont fréquentes. Un attentat attribué à l'ULFA a fait 62 morts en janvier 2007, surtout des immigrés indiens parlant l'hindi et non la langue locale de l'Assam.

Ces dernières années, toute l'Inde est régulièrement frappée par le terrorisme et le théâtre depuis novembre 2007 d'attentats revendiqués par un groupe islamiste local, les Moudjahidine indiens, qui ont fait 150 morts, dont 24 en septembre à New Delhi.

Chaque attentat attise la polémique sur les carences de la politique antiterroriste de la dixième puissance économique mondiale dont les enquêtes, en général, n'aboutissent pas.

 

   

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