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Heurts violents et actes de vandalisme à Belgrade pendant la Gay pride
AFP, le 9 octobre 2010
BELGRADE — La Gay pride organisée dimanche à Belgrade, la première depuis près de dix ans, a été marquée par des heurts violents entre forces de l'ordre et éléments homophobes, faisant près de cent blessés, ainsi que par des actes de vandalisme.
Le centre de la capitale serbe a connu des heures durant un climat de haute tension en raison de quelques centaines de jeunes qui ont tenté de s'approcher de la manifestation des homosexuels. Mais en vain.
Des effectifs très importants de la police, en tenue anti-émeute, les ont finalement repoussés après avoir bouclé le quartier où se déroulait la Gay pride.
La manifestation des homosexuels, qui avaient déployé le drapeau arc-en-ciel de leur cause, a réuni un millier de personnes, défilant sans incident dans un périmètre restreint du centre ville.
Le gouvernement serbe était représenté le ministre des Droits de l'Homme et des Minorités, Svetozar Ciplic.
"Il s'agit d'un premier pas. Une longue route nous attend, mais je suis heureuse que cela (la Gay Pride) se soit enfin produit", a déclaré à l'AFP Sara, une participante.
"Après avoir vécu dans la peur, nous avions besoin de cette marche afin de devenir visibles. Etre entourés de policiers n'est pas l'idéal, mais c'est une première (Gay pride). Dans dix ans, peut-être, les choses seront différentes", a estimé Nikola.
Il s'agissait de la première Gay pride à Belgrade depuis celle de 2001, qui avait été marquée par des violences de la part d'éléments ultra-nationalistes et de supporteurs d'équipes de football.
Celle de l'année dernière avait dû être annulée en raison des menaces proférées par ces mêmes milieux.
Plusieurs représentants européens avaient souligné ces jours derniers que la façon dont se tiendrait la Gay pride illustrerait le degré de maturité de la démocratie en Serbie.
Vincent Degert, le chef de la délégation de la Commission européenne en Serbie et Constantin Yerocostopoulos, représentant spécial du secrétaire général du Conseil de l'Europe, ont participé à la manifestation de dimanche.
Après un rassemblement festif à l'issue de leur défilé, il était prévu que les homosexuels serbes quittent les lieux à bord d'autobus de la police.
La matinée et le début de l'après-midi ont été marqués par des heurts violents entre la police et des groupes de jeunes très mobiles.
Les policiers ont essuyé des jets de pierres, des cocktails molotov et autres projectiles, avant de charger à plusieurs reprises des groupes de jeunes qui s'enfuyaient en courant.
Les heurts ont fait 78 blessés parmi les policiers et 17 parmi les manifestants, a annoncé le ministère de l'Intérieur. Cent une personnes ont été interpellées et 53 arrêtées, a-t-on ajouté de même source.
Il s'agit des troubles les plus importants dans le centre de Belgrade depuis l'arrestation, en juillet 2008, de l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic.
"La chasse a commencé", "mort aux p... (homosexuels)", scandaient dimanche de jeunes manifestants.
Un groupe d'éléments incontrôlés a vandalisé le siège du Parti démocratique (DS) du président Boris Tadic, provoquant un incendie vite maîtrisé. D'autres ont incendié des bennes à ordures ou brisé des vitres de voitures.
Le gouvernement serbe a dénoncé les débordements et actes de "vandalisme", annonçant que leurs auteurs seraient traduits en justice.
M. Tadic a également condamné les violences et déclaré que leurs "responsables seraient arrêtés et jugés", dans un communiqué diffusé par la présidence.
"L'Etat est prêt à en découdre avec les hooligans et les vandales qui menacent la sécurité des citoyens", a ajouté M. Tadic.
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