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Roms : la Hongrie sévèrement critiquée par un comité de l'ONU

AFP, le 28 octobre 2010

Les experts du Comité des droits de l'homme de l'ONU ont sévèrement critiqué jeudi la situation des Roms en Hongrie, estimant qu'ils étaient victimes de "discriminations" et de "mauvais traitements".

Les Roms subissent des "mauvais traitements continus et un profilage racial... de la part de la police", écrivent les 18 experts dans leurs conclusions du rapport périodique de la Hongrie, examinant  les mesures prises par ce pays pour se conformer au Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

Cette minorité est la cible, selon les experts, de "déclarations virulentes et généralisées (émanant) de personnalités publiques, des médias, et des membres de la Magyar Garda", l'ancienne "Garde hongroise" officiellement dissoute et qui s'en prend habituellement aux juifs et aux Roms.

"Ils (les Roms) forment une minorité très importante en Hongrie" et souffrent de "préjudices et de discriminations de façon très répandue", a expliqué un des membres du Comité de l'ONU, Michael O'Flaherty, en conférence de presse.

L'expert irlandais a toutefois précisé que le Comité avait "parlé avec la Hongrie", estimant que ses représentants avaient "reconnu à quel point les attitudes de la société doivent être modifiées".

A partir du 1er janvier, la Hongrie, où vivent quelque 700.000 Roms, assumera la présidence tournante de l'Union européenne et a déjà annoncé que l'intégration des Roms serait l'un des trois sujets sur lesquels elle désirait mettre l'accent.

Dans son rapport présenté au Comité de l'ONU, la Hongrie admet que la minorité Rom est la "plus défavorisée du pays", accusant les médias qui "donnent une image négative des Roms" d'être à la "recherche du sensationnel".

Les autorités hongroises expliquent aussi l'ensemble des mesures prises pour "amener la majorité de la population à modifier son attitude à l’égard des Roms".
Mais dans son rapport, la Hongrie souligne que le "droit pénal ne peut imposer des restrictions aux discours haineux visant une communauté entière que dans les cas les plus extrêmes, à savoir s’il y a une menace explicite et directe de violence".

Sur cette question, M. O'Flaherty s'est inquiété du fait que la Cour constitutionnelle hongroise interprète d'une façon trop large les lois sur la liberté d'expression, estimant que cette façon de faire empêche de contrer ces discours haineux.

Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966 stipule que "toute personne a droit à la liberté d'expression" mais souligne que "tout appel à la haine nationale, raciale ou religieuse qui constitue une incitation à la discrimination, à l'hostilité ou à la violence est interdit par la loi".

Les experts de l'ONU ont demandé à la Hongrie de mettre en place des mesures pour promouvoir la tolérance et stopper les "crimes raciaux ou haineux".

L'ONU n'est pas la seule à se préoccuper de la situation des Roms en Hongrie. Vendredi dernier, le milliardaire philanthrope américain d'origine hongroise George Soros s'est dit prêt à contribuer à un programme d'intégration de cette minorité à hauteur de plusieurs millions d'euros.

Les Roms sont au centre de l'actualité cette année depuis que la polémique autour de leurs expulsions par le gouvernement français se trouve sous le feu des critiques internationales.

 

   
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