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ILGA - INTERNATIONAL LESBIAN, GAY, BISEXUAL, TRANS AND INTERSEX ASSOCIATION

 
Botswana - Les politiques n'osent pas changer les lois homophobes

Slate, le 16 mars 2011

L’homosexualité fait débat en Afrique, et le Botswana n'est pas en reste. Les propos tenus par l’ancien président Festus Mogae à l'antenne de la radio britannique BBC le 12 mars 2011 n’ont fait que mettre de l’huile sur le feu.

Invité de l'émission World Debate dont le thème était «L’homosexualité est-elle anti-africaine?», il a reconnu avoir privilégié sa carrière politique au détriment des droits des homosexuels:

«Je ne pouvais pas changer la loi sans donner un coup de pied dans la fourmilière. Je n’étais pas prêt à perdre une élection au nom de la défense des homosexuels […]. La majorité des Botswanais sont toujours opposés à l’homosexualité, donc je devais les convaincre avant de changer la loi unilatéralement […]. J’avais tout de même demandé à la police de s’abstenir d’arrêter ou de harceler des gays.»

Alors que l’Afrique du Sud a fait preuve d’avant-gardisme avec la légalisation du mariage homosexuel, nombreux sont les pays africains qui condamnent juridiquement les pratiques homosexuelles.

Le Times Live reprend les propos homophobes du porte-parole du Parlement botswanais :
«Je suis d’accord avec le président zimbabwéen Robert Mugabe, qui avait une fois comparé ces comportements (homosexuels) à ceux de ces chiens Occidentaux […]. Je n’aime pas ces gays et je ne les tolèrerai jamais. Ils sont démoniaques et diaboliques.»

Même son de cloche du côté des conservateurs religieux, pour lesquels l’homosexualité va à l’encontre de la culture botswanaise. Selon Biggie Butale, leader du parti de la Fraternité évangélique du Botswana:
«Notre nation a bien fait de garder l’homosexualité légalement et coutumièrement inacceptable, et nous devons résister à toute suggestion qui pourrait entraîner des mariages homosexuels dans notre nation.»

Caine Youngman, leader de l'organisation Lesbians, Gays and Bisexuals of Botswana (Legabibo) rassemble de plus en plus de soutiens au nom de la défense des droits des homosexuels:
«Les lois sodomites violent la liberté d’expression défendue par la Constitution […]. Je n’ai jamais pu exprimer librement ma sexualité à cause de ces lois qui criminalisent les relations sexuelles entre personnes de même sexe.»

Actuellement responsable du Conseil national contre le Sida au Botswana, l'ancien président Mogae condamne les discriminations homosexuelles qui portent atteinte à une lutte efficace contre la maladie (Le Botswana est le 2e pays au monde le plus touché par le virus du sida, avec 24,8% des 15-49 ans infectés):
«De tels préjudices vont à l’encontre du combat contre le virus du VIH, dans un pays où un adulte sur quatre est infecté.»

Une position que partage également l'International Lesbian and Gay Association (Ilga):
«Au Mali, les pratiques religieuses et la stigmatisation par la population en général entrave l’accès aux soins sanitaires.»

Le président botswanais, Ian Khama, brille par sa modération dans les débats en cours. S’il affirme «ne pas avoir de problèmes avec les homosexuels», il préfère toutefois «qu’ils fassent leurs choses chez eux».

 


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