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  La guerre Farc-ELN fait des milliers de déplacés en Colombie

(Colombie) - Reuters, le 6 juillet 2007

Plusieurs milliers d'habitants de l'Est de la Colombie ont été contraints de fuir les affrontements de plus en plus durs entre l'Armée de libération nationale (ELN) et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), deux mouvements rebelles qui se disputent la région.

Depuis août 2006, près de 200 familles quittent ainsi chaque mois la province d'Arauca, théâtre de ces combats, selon le recensement des autorités.

"Nous sommes coincés au milieu", explique un agriculteur qui a dû abandonner sa ferme pour gagner Arauca, chef lieu de la province où le travail est rare.

Des guérilleros se présentent régulièrement dans les exploitations familiales pour réclamer le gîte et le couvert, poursuit-il. Refuser signifie la mort, mais coopérer expose aux représailles du mouvement rival.

L'ELN régnait sans partage sur cette riche région d'élevage frontalière du Venezuela dans les années 1970. Les Farc, dont les effectifs sont plus importants, y ont fait leur apparition dans les années 1990, contestant sa suprématie, et la confrontation s'est accentuée lorsque l'ELN a entamé des négociations de paix avec Bogota.

DÉCLARATION DE GUERRE

Le mouvement cherche depuis à gagner du terrain, tandis que l'ELN s'efforce de raffermir ses positions pour négocier en position de force.

Après un an et demi de discussions à Cuba, ses représentants s'attendent à la conclusion d'un cessez-le-feu avant la fin du mois.

"A cause des négociations, les Farc ont décidé de déclarer la guerre à l'ELN et l'ELN a répondu sur le même ton", résume Alvaro Jimenez, lui même un ancien rebelle du mouvement M19, déjà démantelé.

Dans les années 1980, des milices d'extrême droite levées par les agriculteurs et les barons se sont dressées contre les mouvements rebelles. Elles ont fait leur apparition au début de la dernière décennie dans la province d'Arauca. La plupart ont depuis disparu à la faveur d'une mesure de clémence des autorités, mais leur démantèlement n'a pas ramené le calme.

"Même lorsque les paramilitaires se battaient ici, en 2003 2004, on ne voyait pas autant de déplacés", assure Gloria Cuitiva, responsable locale d'un mouvement de défense des droits de l'homme.


   

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