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Xinjiang : violences à Urumqi, véhicules incendiés - 5 juil. 2009


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140 morts, plus de 800 blessés lors de violences dans la capitale du Xinjiang, en Chine

   
AFP, le 6 juillet 2009

Au moins 140 personnes ont été tuées et plus de 800 autres blessées dans des émeutes ethniques à Urumqi, capitale régionale du Xinjiang majoritairement peuplé de musulmans, les plus meurtrières en Chine depuis des décennies.

Au lendemain de ces violences orchestrées, selon Pékin, par la dissidence ouïghoure en exil, les autorités ont renforcé la sécurité dans toute la région autonome, située dans l'extrême nord-ouest chinois, aux confins de l'Asie centrale. Des centaines de personnes ont été arrêtées.

Urumqi s'est embrasée dimanche soir quand des milliers d'émeutiers sont descendus dans les rues et ont attaqué des Hans (chinois de souche), selon les témoignages d'habitants. La télévision chinoise a montré lundi des blessés couverts de sang, des véhicules brûlés et des foules jetant des pierres sur les forces de l'ordre ou retournant des voitures de police.

Ces violences ont fait 140 morts et 828 blessés, selon un bilan officiel qui pourrait s'alourdir encore. "C'est l'incident ethnique le plus grave depuis la fin de la Révolution culturelle (1966-1976) si les chiffres sont confirmés", a déclaré Nicholas Bequelin de l'organisation Human Rights Watch.

La région, peuplée notamment de 8,3 millions de Ouïghours, des musulmans turcophones, est régulièrement la proie de troubles, alors que certains groupes y militent pour un "Turkestan oriental" indépendant. Des habitants dénoncent la répression politique et religieuse menée selon eux par la Chine, sous couvert de lutte contre le terrorisme, et s'insurgent contre la sinisation de leur terre.

Cette vaste région aride constitue l'une des deux zones, avec le Tibet, où Pékin redoute particulièrement l'instabilité. La flambée de violence d'Urumqi évoque d'ailleurs les émeutes de Lhassa, la capitale régionale du Tibet, de l'an dernier: le 14 mars 2008, des émeutiers tibétains avaient attaqué des Hans et leurs commerces, tuant selon les autorités chinoises, 18 civils et un policier. Mais au contraire de Lhassa où les violences s'étaient prolongées, le calme est vite revenu à Urumqi, où la présence des forces de l'ordre était très visible lundi, selon l'un des journalistes de l'AFP sur place, et où les autorités avaient bouclé plusieurs quartiers dans la matinée.

Chine Nouvelle a annoncé "la levée partielle" des restrictions de la circulation dans la journée. Près du grand marché, des forces de l'ordre casquées, munies de boucliers et de matraques, stationnaient à chaque coin de rue, a constaté l'AFP. Des véhicules patrouillaient les rues bordées de bon nombre d'échoppes closes.

"Les boutiquiers ont peur", a expliqué une propriétaire de bar han en requérant l'anonymat. Le renforcement de la sécurité avait gagné jusqu'à l'extrême ouest de la région.

Joint par téléphone, un commerçant de Kashgar a signalé une présence policière inédite. "La police, y compris la police armée, ont commencé à patrouiller hier soir. Ils sont également venus aujourd'hui. Avant, il n'y avait pas de police", a dit à l'AFP ce témoin qui a requis l'anonymat. A Urumqi, des centaines de personnes ont été arrêtées, dont "plus de dix personnalités-clef qui ont attisé les troubles dimanche", a affirmé Chine Nouvelle citant le département de la Sécurité publique. "La police est toujours à la recherche de 90 autres personnes-clefs", a ajouté l'agence.

Les médias officiels ont largement repris une déclaration du gouvernement régional accusant le Congrès mondial ouïghour, dirigé par la dissidente en exil Rebiya Kadeer, d'avoir fomenté les violences. L'organisation ouïghoure aurait incité à la violence, par des appels sur l'internet, ses sympathisants pour qu'ils se montrent "plus braves" et "fassent quelque chose de gros".