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- Le Bélarus ordonne la fermeture du bureau de l'OSCE à Minsk - 31 décembre 2010
 
 
Bélarus : des centaines d'opposants passent le Nouvel An en prison

AFP, le 31 décembre 2010

Des centaines d'opposants arrêtés au Bélarus lors d'une manifestation violemment réprimée le 19 décembre après la présidentielle controversée vont passer le Nouvel An en prison, alors que d'autres détracteurs du régime subissent d'incessantes perquisitions.

"Une répression d'une telle envergure n'a jamais eu lieu auparavant", a déploré Dmitri Novikov, directeur de la Radio européenne pour le Bélarus, une radio qui émet depuis la Pologne des programmes en langue bélarusse.

Le 25 décembre, les locaux de cette radio à Minsk ont été perquisitionnés et la plupart du matériel a été saisi. Personne ne se trouvait dans les bureaux lors de la perquisition et la radio n'a reçu aucune explication à ce sujet.

"Nous espérons que c'est un malentendu, nous opérons de manière légale. Mais en réalité, l'atmosphère est très tendue et des rédactions se font perquisitionner partout", a-t-il ajouté à l'AFP.

Mercredi, un journal local indépendant, Nacha Niva, a aussi fait l'objet de perquisitions. Douze ordinateurs, des disques durs et des clefs USB ont été saisis, a précisé Andreï Skourko, l'adjoint du rédacteur en chef, dont le domicile a également été perquisitionné par la suite.

Le président autoritaire du Bélarus, Alexandre Loukachenko, a été réélu le 19 décembre pour un quatrième mandat avec près de 80% des voix.

Une manifestation de l'opposition à l'issue du scrutin a réuni au centre de Minsk plusieurs dizaines de milliers de personnes qui ont dénoncé des fraudes massives et tenté d'attaquer le bâtiment abritant notamment le gouvernement.

La manifestation a été violemment dispersée par la police qui a interpellé quelque 600 personnes.

Après les heurts, l'Union européenne et les Etats-Unis ont dénoncé un "recours excessif à la force" et menacé de "réexaminer" leurs relations avec le Bélarus, tandis que le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a appelé mercredi à "respecter le choix du peuple bélarusse".

Les autorités bélarusses ont inculpé 22 personnes, parmi lesquelles cinq des dix candidats de l'opposition à la présidentielle, pour "organisation de troubles massifs", un délit passible d'une peine allant jusqu'à 15 ans de prison.

Les cinq candidats sont détenus dans des prisons du KGB, les services de sécurité du Bélarus.

Parmi eux, l'opposant Vladimir Nekliaïev, sévèrement battu au moment où il se rendait à la manifestation, a souffert mercredi d'"une crise d'hypertension", selon son avocate.

Le candidat Andreï Sannikov et sa femme, la journaliste Irina Khalip, sont également détenus. Les services bélarusses de protection de l'enfance ont d'ailleurs essayé en vain de s'emparer de leur fils de trois ans, la mère de Mme Khalip n'ayant pas la garde officielle de l'enfant.

De nombreuses personnes interpellées pendant ou après la manifestation ont été condamnées à des peines de détention dites administratives, allant jusqu'à quinze jours.

Mercredi, environ 300 personnes ont été relâchées, parmi lesquelles neuf citoyens russes. Mais des centaines resteront en prison pour les fêtes de Nouvel An et le Noël orthodoxe célébré le 7 janvier.

Les défenseurs des droits de l'homme espèrent désormais une réaction occidentale conséquente.

"Nous attendons que les hommes politiques étrangers reviennent de vacances pour effectuer des pressions sur les autorités bélarusses et libérer les prisonniers politiques", a indiqué Ales Beliatski, président l'ONG de la défense des droits de l'homme Vesna 96, qui a également fait l'objet de perquisitions la semaine dernière.



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