Autres articles : Triomphe attendu pour le président Aliyev en Azerbaïdjan - 15/10/2008 |
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Azerbaïdjan : présidentielle sans suspense, Aliev sûr d'être réélu AFP, le 15 octobre 2008
L'Azerbaïdjan, une ex-république soviétique du Caucase riche en hydrocarbures, élit mercredi son président, le chef de l'Etat sortant Ilham Aliev étant assuré d'être réélut de préserver ainsi l'héritage de son prédécesseur, son père Heydar. La seule question posée autour du vote est de savoir comment Aliev, désireux de recouvrer la province séparatiste de Karabakh, manoeuvrera entre Moscou et Washington qui convoitent les ressources énergétiques d'Azerbaïdjan, y intensifiant leur lutte d'infuence après la guerre d'août en Géorgie voisine. Les télévisions ont montré Ilham Aliev, 46 ans, votant avec son épouse Mekhriban à Bakou. Le chef de l'administration présidentielle Ramiz Mehtiev a déclaré aux journalistes que ce scrutin serait un "évènement" historique, "une élection réellement démocratique, ouverte et transparente". Les principaux opposants boycottent le vote, une première depuis la chute de l'URSS en 1991, accusant les autorités d'avoir réduit à néant le débat politique en réprimant l'opposition et en muselant les médias. Le chef de l'Etat est opposé à six candidats, tous plus ou moins loyaux aux autorités. Isa Gambar, candidat malheureux contre Ilham Aliev en 2003, a dénoncé d'avance "une farce". "C'est une imitation d'élection (...) Tous ceux qui soutiennent la démocratie en Azerbaïdjan boycottent l'élection", a-t-il déclaré à l'AFP. Le taux de participation était de 53,1% à 10H00 GMT, a indiqué la Commission électorale centrale, tandis que les bureaux de vote, ouverts depuis 03H00 GMT, doivent fermer à 14H00 GMT. De premiers sondages à la sortie des bureaux de vote devaient être diffusés dans la soirée, les résultats préliminaires étant attendus au plus tard jeudi soir. Dans le bureau de vote 26 à la périphérie de Bakou, Farisa Akhundova, retraitée, a dit qu'elle voterait Aliev parce qu'il "poursuit la politique de son père", Heydar Aliev, ancien du KGB, du politburo soviétique et président de l'Azerbaïdjan indépendant de 1993 à 2003. Ce dernier est décédé en décembre 2003, deux mois après l'élection d'Ilham avec quelque 77% des voix. Certains électeurs étaient moins enclins à le soutenir. "Le seul candidat que je connaisse, c'est Aliev. Mais je ne veux pas lui donner ma voix, donc je choisirai quelqu'un d'autre", a dit Samir Hasanov, 18 ans, un nouvel électeur. Dopé par les pétrodollars, l'Azerbaïdjan a une croissance vertigineuse (26,4% en 2007) et a été récemment salué par la Banque Mondiale comme l'économie se réformant le plus rapidement au monde. La corruption noircit le tableau. Transparency International a classé Bakou en 2008 à la 158e place sur 180 pays dans un classement allant du moins corrompu au plus corrompu. Près de 400 observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) surveillent le vote. Les précédents scrutins, critiqués par l'OSCE pour leurs manquements aux normes démocratiques, ont souvent été marqués par des violences. Des désordres sont cependant peu probables cette fois-ci en raison d'une moindre mobilisation de l'opposition. Washington a multiplié récemment ses gestes de soutien à Ilham Aliev avec une série de visites de hauts responsables, dont le vice-président Dick Cheney en septembre. Moscou, qui concurrence l'Occident pour l'accès aux ressources azerbaïdjanaises, souhaite aussi intensifier la coopération énergétique avec Bakou et lui a proposé en juin l'achat d'importants volumes de gaz "aux prix du marché". Le défi le plus important du chef de l'Etat aura trait au conflit gelé au Nagorny Karabakh, province séparatiste azerbaïdjanaise peuplée majoritairement d'Arméniens et contrôlée par Erevan, principal allié de Moscou dans le Caucase. M. Aliev a promis de renforcer l'isolement de l'Arménie tant qu'elle ne renoncera à l'"occupation" du Karabakh.
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