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- Un enseignant à Ryad risque la prison pour un café avec une dame - 11 mai 2008


 
  La police tire sur des manifestants en Arabie saoudite

Le Monde / AFP, le 10 mars 2011

Trois manifestants chiites ont été blessés, jeudi 10 mars, dans l'est de l'Arabie saoudite par des tirs de la police, qui tentait de disperser un rassemblement , selon un témoin. Les autorités saoudiennes ont rappelé à plusieurs reprises ces derniers jours que les manifestations étaient interdites dans le royaume et que la police était autorisée à intervenir pour faire respecter la loi. Ces incidents surviennent à la veille d'un appel à manifester lancé sur Facebook.

Les tirs sont intervenus alors qu'entre six cents et huit cents personnes, dont des femmes, manifestaient à Al-Qatif pour demander la libération de neuf détenus chiites, a expliqué un témoin, qui a requis l'anonymat. "Alors que la marche dans le cœur de la ville allait s'achever, des soldats ont commencé à tirer sur les manifestants, et trois d'entre eux ont été blessés", a-t-il dit. Les trois blessés, des hommes, ont été hospitalisés mais leurs blessures sont "modérées", a précisé cette source, selon laquelle les tirs ont duré environ dix minutes. Les détenus dont les manifestants réclamaient la libération jeudi sont neuf personnes arrêtées en 1996 après l'attentat anti-américain de Khobar, dans l'est du royaume.

UNE SÉRIE DE MANIFESTATIONS

L'appel lancé pour vendredi réclame que "le dirigeant et les membres du Majlis al-Choura (conseil consultatif nommé) soient élus", "la libération des détenus politiques" et "la liberté d'expression et de rassemblement" dans le royaume. A Ryad, la situation était normale jeudi soir, mais les patrouilles de police étaient plus nombreuses que d'habitude, selon des habitants. A la suite d'appels lancés sur Facebook, quelques centaines de personnes avaient déjà manifesté la semaine dernière dans l'Est, où se concentrent les chiites, pour réclamer la libération d'un dignitaire religieux. Ce dignitaire, cheikh Toufic al-Aamer, a été libéré le 6 mars et vingt-six chiites arrêtés au cours des manifestations de la semaine dernière ont été relâchés ces derniers jours. Les chiites, qui se concentrent notamment dans la province orientale, riche en pétrole, constituent environ dix pour cent de la population de l'Arabie saoudite. Cette communauté se plaint de marginalisation dans un pays régi par le wahhabisme, une doctrine rigoriste sunnite.

A Washington, le conseiller adjoint pour la sécurité nationale du président Barack Obama, Ben Rhodes, a déclaré que les Etats-Unis surveillaient de près les développements en Arabie saoudite, l'un de ses principaux alliés au Moyen-Orient, et défendaient les "valeurs universelles" comme le droit à manifester. Le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Saoud al-Fayçal, avait affirmé à la presse mercredi le "refus de toute ingérence dans les affaires intérieures" de son pays. "La réforme ne peut se faire par les manifestations", avait-il dit, ajoutant que "le dialogue" était le meilleur moyen pour les citoyens de faire entendre leurs voix.

   
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